| ALÉMANIQUE, ALAMANNIQUE, adj. et subst. A.− HIST. Qui se rapporte à l'Alémanie et à ses habitants les Alamans : 1. D'intéressantes reconstitutions cartographiques, au moyen des trouvailles préhistoriques et des documents cadastraux, ont été tentées pour le Wurtemberg; on y voit les établissements des époques romaine et alamannique [sic] se superposer exactement, sur les surfaces non forestières, à ceux de l'époque néolithique et du premier âge du fer.
P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 41. B.− Qui se rapporte aux cantons suisses de langue allemande : 2. Il réside à Berne et s'occupe très activement et très intelligemment, à ce qu'il m'a paru, de contrebalancer l'effort allemand dans la presse alémanique.
A. Gide, Journal,1916, p. 573. − En partic. Se dit du dialecte de langue allemande parlé en Souabe et dans une partie de l'Alsace et de la Suisse : 3. La littérature des patois alémaniques est restée assez réduite, étant donné que même en Suisse le public ne peut être que restreint.
Arts et littératures dans la société contemporaine,t. 2, 1936, p. 4807. − Emploi subst. L'alémanique. Langue ou dialecte alémanique. Prononc. : [alemanik]. Étymol. ET HIST. − 1. 1838 adj. (Ac. Compl. 1842 : Alemanique. Qui se rapporte à l'Alemanie ou à ses habitants. Dialecte alemanique); 2. id. subst. (Ibid. : Alemanique. Ancien idiome des Souabes); forme alemannique ou alamannique (Lar. 19e).
Empr. au lat. alamannicus « d'Alemanie » attesté dep. la fin du ives. par l'historien Ammien Marcellin (TLL s.v.), au moment où le cont. hist. était le suiv. : ce peuple germ. de l'ouest avait franchi le limes au milieu du iiies. et après avoir été repoussé par Julien à Argentoratum, il repassa le Rhin lors de la grande poussée de 406. Il s'installa dans cette région occupant l'Alsace, le Palatinat, le nord de la Franche Comté puis l'Helvétie. Le lat. est dér. de alamannus, alemannus, lui-même dér. de l'a. haut all. Alaman (allemand*). STAT. − Fréq. abs. litt. : 3. |