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ALTRUISME, subst. masc.
A.− PSYCHOL. Disposition bienveillante à l'égard des autres, fondée sur la sympathie. Synon. philanthropie; anton. égoïsme, égocentrisme :
1. Partout où il y a des sociétés, il y a de l'altruisme, parce qu'il y a de la solidarité. É. Durkheim, De la Division du travail social,1893, p. 174.
2. Elle devait en conclure à une guérison possible, si cette déchéance n'était que de la neurasthénie, et cela d'autant plus que toutes les facultés d'Ortègue s'exaltaient à la fois, son altruisme, par exemple. Il avait toujours prodigué son dévouement au service des malheureux. P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 92.
3. On n'oublie pas, d'autre part, que la politique libérale − qui ne se déduit point scientifiquement de la théorie de l'équilibre − n'a jamais, du moins sous ses formes intelligentes, refusé de voir l'altruisme à l'œuvre dans les sociétés. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 384.
Spéc., chez A. Comte. Disposition organique; ensemble des penchants sympathiques innés, tels que l'affection, la vénération, le dévouement :
4. Cette relation générale facilite beaucoup le grand problème humain, subordonner l'égoïsme à l'altruisme. En effet, l'énergie supérieure des instincts personnels peut ainsi servir à compenser la langueur naturelle des instincts sympathiques, par une impulsion initiale que ceux-ci n'auraient pas spontanément. Une fois surgie, l'affection bienveillante persiste et grandit d'après son charme incomparable, malgré la cessation de ce grossier stimulant. A. Comte, Catéchisme positiviste,1852, p. 166.
PATHOL. Altruisme morbide. ,,Comportement d'apparence altruiste dont les motifs, l'objet et l'ampleur résultent de causes pathologiques`` (Porot 1960), p. ex. mégalomanie, paranoïaques, psychopathes :
5. Dans certaines psychoses, par exemple dans l'hystérie, on trouve une espèce d'altruisme qui fait que le malade ne peut plus vivre ou sentir par lui-même, et construit son expérience à partir de celle d'un autre, en fonction de la perception, de l'attente ou de la réaction que cet autre aurait dans tel ou tel... P. Nizan, La Conspiration,1938, p. 100.
B.− MOR. Conduite de l'homme responsable qui pose comme but de l'activité morale l'intérêt de ses semblables. Quasi-synon. abnégation, générosité; anton. égoïsme, hédonisme :
6. − Je crois, en effet, Maître, qu'on ferait bien... − Ah! vous le pensez aussi, Bardamu, je ne vous le fais pas dire! Chez l'homme, voyez-vous, le bon et le mauvais s'équilibrent, égoïsme d'une part, altruisme de l'autre... chez les sujets d'élite, plus d'altruisme que d'égoïsme. L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 117.
7. Cet homme qui rêvait d'être un apôtre, qui n'a jamais hésité à consacrer son temps, son autorité, son intelligence, à de nobles initiatives et à la défense des plus justes causes; qui, tant de fois dans sa vie, a donné d'éclatants témoignages de son altruisme et de son désintéressement, était également capable de méchancetés et de mesquines rancunes. R. Martin du Gard, Souvenirs autobiographiques et littéraires,1955, p. XC.
Prononc. : [altʀ ɥism]. Passy 1914 transcrit : [altryism].
Étymol. ET HIST. − 1852 « ensemble des penchants bienveillants de l'individu » (A. Comte, Catéchisme positiviste, p. 60 : La prépondérance habituelle de l'altruisme sur l'égoïsme, où réside le grand problème humain, y résulte directement d'un concours continu de tous nos travaux, théoriques et pratiques, avec nos meilleures inclinations). Dér. sur le modèle de égoïsme*, du rad. de autrui* d'apr. son étymon lat. alter*; suff. -isme*. D'apr. Dauzat 1968 et Bl.-W.5ce mot aurait été créé vers 1830 soit par A. Comte soit par Andrieux qui fut un de ses professeurs à l'École polytechnique (cf. M. Leroy, Hist. des idées sociales en France, Paris, Gallimard, t. 3, 1954, p. 103).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 60.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Birou 1966. − Darm. 1877, p. 209. − Dup. 1961. − Foulq.-St-Jean 1962. − Gall. 1955, p. 30, 400. − Goblot 1920. − Julia 1964. − Lafon 1963. − Lal. 1968. − Littré-Robin 1865. − Porot 1960. − Romeuf t. 1 1956.