Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ALIMENT, subst. masc.
A.− Toute substance susceptible de fournir aux êtres vivants les éléments nécessaires à leur croissance ou à leur conservation :
1. Sous les zones glaciales, il faut des alimens qui reproduisent beaucoup de chaleur, qui, par une digestion plus difficile et plus lente, entretiennent l'action vigoureuse de l'estomac, nécessaire pour élever le ton de tous les organes, au degré qu'exige la température et le ressort de l'air. P. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 48.
2. Si chez l'adulte, les aliments peuvent borner leur rôle à réparer les pertes incessantes de matières et d'énergie, chez les êtres jeunes, ils doivent en outre servir à l'édification, au développement de chaque partie du corps, permettant ainsi les changements de forme qui correspondent à la croissance. (Randoin). Information sociale, 1erjuin 1951, no11, p. 101.
P. ext.
1. DR. au plur. Tout ce qui est nécessaire à la vie d'une personne :
3. 762. Les dispositions des articles 757 et 758 ne sont pas applicables aux enfants adultérins ou incestueux. La loi ne leur accorde que des alimens. 763. Ces alimens sont réglés, eu égard aux facultés du père ou de la mère, au nombre et à la qualité des héritiers légitimes. Code civil,1804, p. 140.
4. La loi veut que les créanciers donnent, pendant la durée de ce drame, des aliments au failli et à sa famille. H. de Balzac, César Birotteau,1837, p. 370.
5. La loi impose à certaines personnes l'obligation, en principe réciproque, de se fournir des aliments en cas de besoin. Par aliments, il faut entendre tout ce qui est nécessaire à la vie : nourriture, logement, vêtements, frais de maladie ... (...). Elle [cette obligation] n'existe pas entre frères et sœurs. Réau-Rond.1951.
2. P. anal. Tout ce qui favorise l'activité vitale d'une chose concrète :
6. Dans un état scientifique bien ordonné, il serait à souhaiter que le nombre des travailleurs fût encore bien plus considérable. Alors le travail ne s'enfouirait pas et ne s'étoufferait pas lui-même, comme un feu où l'aliment est trop pressé. E. Renan, L'Avenir de la science,1890, p. 249.
7. − (...) Six chargeurs en haut, huit fondeurs en bas, et des chefs (...) sont sans cesse là, jour et nuit, en deux équipes, à s'occuper des aliments qu'on lui fournit [haut fourneau], des matières qu'il rend, pris de crainte à ses moindres dérangements de corps ... É. Zola, Travail,t. 1, 1901, p. 156.
B.− Au fig. [Qqf. sans article] Ce qui est capable de soutenir un sentiment, une activité morale, intellectuelle ou spirituelle :
8. Pour cette famine d'infini, il n'y a qu'un seul aliment, c'est Dieu. H.-F. Amiel, Journal intime,29 mars 1866, p. 201.
9. Je reconnais que Monsieur le préfet Pélisson a donné aliment à la chronique scandaleuse de Nantes, et qu'on a tenu sur son compte des propos sévères dans les cercles bourgeois du chef-lieu, notamment dans les salons fréquentés par la magistrature. A. France, L'Orme du mail,1897, p. 166.
10. Ne pas posséder ce que l'on désire, tu ne vois rien au delà, et ton enfer se borne à ceci, dont certains font l'aliment de toute leur vie ... Colette, La Vagabonde,1910, p. 277.
11. La jalousie finit ainsi faute d'aliments et n'a tant duré qu'à cause d'en avoir réclamé sans cesse. M. Proust, À la recherche du temps perdu,La Prisonnière, 1922, p. 105.
Prononc. : [alimɑ ̃].
Étymol. ET HIST. − 1. Fin xiies.-début xiiies. « ce qui entretient une idée, une opinion, un sentiment » emploi fig. (Fragment de moralités sur Job, Livre des Rois, éd. Leroux de Lincy, p. 510 ds Littré : Ils [les élus] tendent pur alemenz de cuer el faiteor de bealteit [Dieu]); 2. a) fin xives. « ce qui nourrit le corps » (Eustache Deschamps, VIII, 10 ds Gdf. Compl. : Par deffaut de leur aliment); b) p. ext. « tout ce qui est nécessaire pour vivre normalement » (O. de Serres, Théâtre d'Abric., V, 16 ds Hug. : Par ce moien, tirant de chés lui ceste belle commodité de linge, se trouvera-t-il d'autant mieux accommodé, que moins sera contraint à desbourcer argent à l'achapt de tant necessaires alimens); 1690 empl. plus gén. au plur. comme un terme jur. (Fur. : Au plur. se dit en Jurisprudence non seulement de la nourriture, mais encore de l'entretien ou des habits, & du logement, comme étant des choses nécessaires à la vie). Empr. au lat. alimentum, attesté à l'emploi 2 a dep. Cicéron (Timaeus, 18 ds TLL, I, 1583 : nec... mundus desiderabat... alimenta corporis), à l'emploi 1 dep. Ovide (Amores, 2, 10, 25, ibid., 1587 : lateri dabit in vires alimenta voluptas) et à l'emploi 2 b, jur. au Iers. (Iavolenus, Digestorum libro, 34, 1, 6, ibid., 1584 : legatis alimentis cibaria et vestitus et habitatio debeditur, quia sine his alis corpus non potest, cetera quae ad disciplinem pertinent legato non continentur). Contrairement aux indications de Dauzat et du DG, alement ds Ps. d'Oxford, éd. Michel, XXXVI, 24 et XXXIX, 3, ne représente pas le lat. alimentum, mais est un dér. de aller au sens de « marche, allure, pas ».
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1 566. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 3 872, b) 1 619; xxes. : a) 1 385, b) 1 654.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bible 1912. − Boiss.8. − Bonnaire 1835. − Brard 1838. − Bruant 1901. − Cap. 1936. − Comm. t. 1 1837. − Daire 1759. − Dumas 1965 [1873]. − Dup. 1961. − Fér. 1768. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Guizot 1864. − Kold. 1902. − Lacr. 1963. − Laf. 1878. − Lar. comm. 1930. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. − Réau-Rond. 1951. − Réau-Rond. Suppl. 1962. − Sardou 1877. − St-Edme t. 1 1824. − Synon. 1818. − Uv.-Chapman 1956.