| ALCALOÏDE, subst. masc. CHIM. Substance organique, basique, azotée, généralement hétérocyclique, d'origine végétale (rarement animale), douée de propriétés physiologiques remarquables (toxiques ou thérapeutiques), telle que la morphine, la nicotine, la cocaïne, la strychnine, la quinine... Synon. vx, alcali végétal :1. Nous retrouvons là ces médicaments périmés qui avaient certainement leur raison d'être et n'empoisonnaient point en tout cas comme les alcaloïdes des chimistes de notre temps; mais tout n'est pas clair dans ce grimoire.
J.-K. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 95. 2. m. gustave. − Il te faudrait une pincée de strychnine.
andoche. − Qui qu' c'est qu' ça?
m. gustave. − Un alcaloïde... Il suffit d'un grain... gros comme cela, sur le bout de la langue, − et cela y est! je t'en apporterai, si tu veux.
R. Martin du Gard, La Gonfle,1928, I, 5, p. 1185. 3. Et voilà qu'aujourd'hui la chimie fabrique, par voie de synthèse, non seulement les sucres, les alcools, les alcaloïdes, mais encore les vitamines et les hormones elles-mêmes, qui sont les agents spécifiques du fonctionnement vital.
J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 155. 4. Les alcaloïdes sont des bases azotées (ordinairement hétérocycliques) d'origine végétale et douées, en général, de propriétés physiologiques et toxicologiques remarquables. Leur constitution est d'une variété exceptionnelle. Le défi que présentaient ces systèmes cycliques complexes, tant du point de vue de leur constitution que de leur synthèse, a exigé les efforts d'une foule de chercheurs de grand talent.
D.-J. Cram, G.-S. Hammond, Chimie organique,trad. par P. L'Écuyer, Paris, Gauthier-Villars, 1963, p. 568. DÉR. Alcaloïdique, adj.,néol. Qui contient des alcaloïdes (Le Gendre ds F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouveau traité de médecine, fasc. 7, 1920-1924, p. 247). Prononc. : [alkalɔid]. Passy 1914 note [iˑ] mi-long. Étymol. ET HIST. − 1823 chim. alcalide (Guibourt, J. de pharm., 9, 578 ds Quem. t. 1 1959 : Peut-être ferions-nous bien d'en former [des corps ternaires organiques alcalins] un ordre distinct fondé sur cette propriété, et dont le nom indiquât le rapport de ces composés avec ceux qui ont été de tout temps nommés alcalis. Alors le nom alcalide que j'ai proposé leur conviendrait parfaitement); 1827 id. alcaloïde « id. » (Henry et Plisson, op. cit., 13, 268, ibid. : Dans leurs importantes recherches sur les quinquinas, MM. Pelletier et Caventou [en 1820] ont regardé les alcaloïdes trouvés dans ces écorces comme à l'état de combinaison avec l'acide quinique, et formant de véritables sels).
Dér. de alcali*; suff. -ide* puis -oïde*.
− Alcaloïdique, 1924, supra rem. STAT. − Fréq. abs. litt. : 9. BBG. − Bél. 1957. − Biol. t. 1 1970. − Chesn. 1957. − Divin. 1964. − Duval 1959. − Fromh.-King 1968. − Galiana Déc. sc. 1968. − Grand. 1962. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Sc. 1962. − Uv.-Chapman 1956. |