| ![]() ![]() ![]() ![]() AGRÉER2, verbe trans. MAR., vieilli. ,,Préparer ou travailler à la garniture, aux agrès d'un bâtiment, fourrer les dormans, estroper les poulies, garnir voiles, vergues, etc. : mais on dit plus souvent qu'on travaille à la garniture des mâts et des vergues, aux voiles et aux rechanges.`` (Will. 1831) : ... celui qui vaque, avec les gens de peu, sur les chantiers et sur les cales désertées par la foule, après le lancement d'une grande coque de trois ans; celui qui a pour profession d'agréer les navires; et celui-là qui trouve un jour le parfum de son âme dans le vaigrage d'un voilier neuf; ...
Saint-John Perse, Exil,1942, pp. 225-226. Rem. Gattel 1841 note également un emploi pronom., inconnu ailleurs; Will. 1831 précise que le mot ne doit pas être confondu avec gréer ni avec équiper. Prononc. − 1. Forme phon. : [agʀee], j'agrée [ʒagʀe]. Enq. : /agʀe1/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : agréable, agréablement, agréanter, agréation, agréé, agréement, agrément, agrémenter, agriministe. Cf. gré. Étymol. ET HIST. − Ca 1170 anglo-norm. agreier « équiper » (Li quatre livre des reis, éd. Curtius, p. 16 : Des uns en frad ses prevoz é cunestables, des altres vileins pur sa terre arér é pur ses blez séér é pur ses armes forgier é ses curres agreier); entre 1170 et 1185 anglo-norm. mar., id. « équiper un navire, le garnir de ses agrès, de ses apparaux » (Guill. de Berneville, Vie de st Gille, 928, 929 ds Gdf. Compl. : En la mer lancent lur batel, Mult par agreient ben lur nef); xvies. aggreer « mettre en état » (Compt. de dép. du chât. de Gaillon, p. 49 ds Gdf. : Pour avoir fait et aggreer le chemin... a agreer et drecher les terres de la chappelle du parc); 1621 agréer « équiper » (François, Merv. de nat., p. 58 ds Jal t. 1 1970- : Agréer et fournir un navire). Le mot moderne, vieilli dep. Ac. 1835, a été peu à peu évincé par le verbe de même sens gréer*. Il existe encore au xxes., mais est très peu usité.
Emprunté à l'a. nord. greida « mettre en ordre, préparer, apprêter » (De Vries Anord. 1962), étant donné l'ancienneté de l'empr. et l'apparition du mot en anglo-norm., plutôt qu'au m. néerl. gereide « harnais, armure, équipement », cette 2ehyp., Diez3, p. 504, faisant en outre difficulté du point de vue phonétique, ge prétonique ne perdant habituellement pas son e. L'adjonction de l'a- peut se comprendre p. anal. avec agréer1*, apparu également vers la fin du xiies. Agréer n'est pas non plus a + gréer puisque gréer n'apparaît qu'au xviies. STAT. − Fréq. abs. litt. : 889. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 2 704, b) 872; xxes. : a) 805, b) 518. BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Jal 1848. − Le Clère 1960. − Orr (J.). Some ambivalent words and etymology. Mod. Lang. R. 1944, t. 39, pp. 130-133. − Prév. 1755. − Will. 1831. |