| AGONISTE, adj. et subst. A.− Subst. masc., ANTIQ. Lutteur. (Attesté ds Littré, Quillet 1965). − P. ext. Particulier qui se livrait aux exercices gymniques pour augmenter ses forces physiques et se rendre plus propre au service militaire (d'apr. Nouv. Lar. ill.). B.− Adj. et subst. masc., PHYSIOL. (Se dit d'un) Muscle qui − seul ou en concours avec d'autres − entre en jeu pour l'exécution d'un mouvement. (Attesté ds Garnier-Del. 1958, Piéron 1963). Rem. Dans cet emploi, ce terme, peu us., semble avoir pour anton. antagoniste et pour équivalent synon. congénère (cf. L. Testut, A. Latarjet, Traité d'anatomie humaine, Paris, G. Doin, t. 1, 1948, p. 766) ou synergique : 1. Le volontaire tel que nous en avons fait le procès est un homme qui veut tout le temps vouloir, et qui se paralyse par cette volonté même. Dominé par son activité projective, il est comme un athlète qui croirait sauter plus loin en ne faisant jouer que ses muscles agonistes.
E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 457. 2. De même que la présence souple et précise de mon corps parmi les choses résulte de la conjugaison de poussées agonistes et antagonistes des muscles, ainsi la maîtrise du moi sur mon domaine spatial est assurée, loin des deux frénésies de la grandeur et de l'anéantissement, par l'équilibre d'une tendance expansive avec des renoncements nécessaires.
E. Mounier, Traité du caractère,1946p. 535. Prononc. − Seule transcription ds Littré : a-go-ni-st'. Étymol. ET HIST. − 1764 Antiq. « combattant, lutteur » (Voltaire, Dict. philos. Samson ds Littré : Il y a une vieille édition du Samson agoniste de Milton, précédée d'un abrégé de l'histoire de ce héros).
Empr. au lat. chrét. agonista « qui combat dans les jeux » (empr. au gr. α
̓
γ
ω
ν
ι
σ
τ
η
́
ς « id. », Hérodote, 2, 160 ds Bailly), Augustin, Serm., 343, 10 ds TLL s.v., 1413, 78 : agonista exspectat athletam. BBG. − Elfving (L.). Étude lexicographique sur les séquences limousines. Stockholm-Göteborg-Uppsala, 1962, p. 100, 201. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Piéron 1963. |