| ![]() ![]() ![]() ![]() AFFOLER2, verbe trans. Arg. pop. Accabler de coups, blesser, endommager (d'apr. A. Delvau, Dict. de la langue verte, 1867, p. 6). Rem. Littré, s.v. 2. affoler, remarque. ,,Ce mot est tombé en désuétude.`` Il avait été noté par Ac. Compl. 1842 avec la note ,,vieux lang.`` Prononc. − 1. Forme phon. : [afɔle], j'affole [ʒafɔl]. Enq. : /afo2l/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : affolade, affolage, affolant, affolement, affolir arch. (cf. Littré), raffoler. Cf. fou. Étymol. ET HIST.
I.− 1. a) 1160-1174 au propre « blesser gravement » (Wace, Rou, éd. Andresen, 3949 ds T.-L. : Dolenz est que Richart nen est morz u tüez Ne de sun cors nen est malmis ne afolez); 1165-1170 « id. » (peut-être « tuer »?) (Benoit de Ste Maure, Roman de Troie, éd. Constans, 9158, ibid. : cent mille saietes volent Que maint bon chevalier afolent). − 1771, Trév.; considéré comme vx mot dep. Fur. 1690; b) fin xiiie-début xives. au fig. « nuire à, léser » (Ysopet, I, fab. XIV, Robert ds Gdf. : Malle langue, par sa parole, Tout le monde engine et afole); utilisé dans la lang. de l'amour au sens de « blesser », il est qualifié de vx et comique par Rich. t. 1 1680; 2. début xiiies. « tuer » (Girard de Vienne ds Le Roman de Fierabras, éd. Bekker, 553 ds T.-L. : Kant ot Antone ocis et afolé). − xvies. ds Hug.
II.− 1. 1174 « rendre fou » (B. de Ste More, Chronique, II, 23529 ds Gdf. Compl. : Qu'est-ce dunt tu nos aparoles? Tot apertement nos afoles); 2. 1690 mar. aiguille affolée (Fur. : En termes de Marine, on appelle une boussole ou une aiguille affolé[sic] celle qui est défectueuse, ou mal touchée, qui indique mal le Nord); 1863 id. affoler (Littré : Affoler [...] En termes de marine, déranger l'aiguille aimantée).
I dér. de l'a. fr. foler « opprimer, maltraiter » (Rou ds T.-L.) « estropier, mutiler » (1250 ds Gdf.), du lat. vulg. fullare (fouler*); II dér. de fol (fou*), II 2 spéc. au sens de « mauvais, vicieux ». Il semble que des interférences entre I et II se soient produites au cours du temps, notamment dans le vocab. de l'amour cf. DG qui rattache le sens I au sens II comme une ext., maintenant vieillie, au sens de « mettre en fâcheux état ». STAT. − Fréq. abs. litt. : 352. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 14, b) 309; xxes. : a) 1 137, b) 633. BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Barber. 1969. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Bruant 1901. − Caput 1969. − Dupin-Lab. 1846. − Esn. 1965. − Fér. 1768. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Lav. Diffic. 1846. − Le Clère 1960. − Le Roux 1752. − Prév. 1755. − Thomas 1956. − Will. 1831. |