| ![]() ![]() ![]() ![]() AFFLIGÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. I.− Part. passé de affliger*. II.− Emploi adj. A.− Vx. Affecté d'un mal physique. ,,Appliquer un remède, une fomentation sur la partie affligée`` (Ac. 1798-1878). B.− Qui éprouve ou manifeste de l'affliction : 1. Au dix-neuvième siècle, nous le proclamons avec joie et avec orgueil, le but de la France, c'est le peuple, c'est l'élévation graduelle des intelligences, c'est l'adoucissement progressif du sort des classes nombreuses et affligées, c'est le présent amélioré par l'éducation des hommes, c'est l'avenir assuré par l'éducation des enfants.
V. Hugo, Le Rhin,1842, p. 472. 2. Or, un matin, un commissionnaire apporta à Leuillet un mot éperdu de la pauvre femme. Souris venait de mourir subitement de la rupture d'un anévrisme. Il eut une secousse épouvantable, car ils étaient du même âge, mais presque aussitôt une sensation de joie profonde, de soulagement infini, de délivrance lui pénétra le corps et l'âme. MmeSouris était libre. Il sut montrer cependant l'air affligé qu'il fallait, il attendit le temps voulu, observa toutes les convenances. Au bout de quinze mois, il épousa la veuve.
G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Vengeur, 1883, pp. 910-911. − En partic., dans un cont. relig. Qui est accablé par une épreuve envoyée par Dieu : 3. On s'imagine ici, dans la paroisse, que tu es heureuse de ta vie parce que tu fais la charité, parce que tu soignes les malades et que tu consoles ceux qui sont affligés; et que tu es toujours là avec ceux qui ont de la peine. Mais moi, moi Hauviette, je sais que tu es malheureuse.
Ch. Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc,1910, p. 16. 4. ... moi aussi, je puis donc être triste − non pas affligée, douloureuse ou même désolée car, enfin, Notre-Dame était désolée au pied de la croix − mais triste, de cette tristesse aussi froide que l'enfer!
G. Bernanos, La Joie,1929, p. 594. 5. la sœur flavie. − Pauvre sœur de Sainte-Flavie, ah! tu es bien à plaindre. Hélas, que j'ai de douleur! je ne sais où j'en suis. le prévôt de l'île, à une des sœurs qui pleure. − Eh quoi, ma sœur, ne voulez-vous pas être affligée? Tous les grands saints l'ont été.
H. de Montherlant, Port-Royal,1954, p. 1027. III.− Emploi subst. A.− Personne qui est dans l'affliction. Consoler les affligés, pauvre affligée (Ac. t. 1 1932) : 6. L'amour céda au devoir; Estelle resta seule, et chacun s'empressa d'offrir des consolations à la belle affligée. Elle accepta celles d'un général qui rentrait en France pour cause de blessure; ...
V. de Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 337. − En partic., dans un cont. relig. Personne accablée par une épreuve envoyée par Dieu : 7. ... quoy que la sainte fût morte, elle serait encore plus que lorsqu'elle étoit vivante, la mère charitable des pauvres, le refuge assuré des affligés, ...
Ch. de Montalembert, Hist. de sainte Elisabeth de Hongrie,1836, p. 278. 8. Quoi, n'y a-t-il personne ici qui souffre? Vraiment, quand je me retourne vers vous, ô mes frères et sœurs, il n'y a pas d'affligés parmi vous? C'est vrai, il n'y a pas de péché et pas de douleur? Point de mère qui ait perdu son enfant? Pas de failli sans que ce soit sa faute? Point de jeune fille que son fiancé a lâchée parce que le frère a mangé sa dot? Point de malade que le médecin a jugé et qui sait qu'il n'y a plus d'espoir?
P. Claudel, La Messe là-bas,1919, pp. 494-495. B.− Pop. et arg. : 9. Affligé. Estropié; mal bâti; malade.
Ch.-L. Carabelli,[Langue populaire]. 10. Affligé. (espèce d'). Espèce d'idiot.
Ch.-L. Carabelli,[Langue militaire]. STAT. − Fréq. abs. litt. : 782. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 2 242, b) 1 063; xxes. : a) 657, b) 446. |