| AFFLICTIF, IVE, adj. DR. [En parlant d'une peine criminelle] Qui frappe directement la personne physique du condamné. Anton. peine (seulement) infamante.,,La dégradation civique est une peine infamante, mais non afflictive.`` (Ac.1835-1932).1. La société politique inflige, suivant la gravité et l'espèce des délits, des peines passagères, afflictives ou pécuniaires, telles que la prison, l'exil, l'exposition, l'amende; et des peines irrévocables, afflictives et pécuniaires, telles que la peine de mort, et la confiscation.
L.-G. A. de Bonald, Législation primitive,t. 2, 1802, p. 111. 2. De nos jours le voleur, le fort armé des anciens, est poursuivi à outrance; son métier, aux termes du code, entraîne peine afflictive et infamante, depuis la réclusion jusqu'à l'échafaud.
P.-J. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, pp. 328-329. 3. [Le Code pénal] distingue les contraventions punies de peines de police (par exemple, le tapage nocturne), les délits punis de peines correctionnelles (par exemple, le vol simple) et les crimes punis de peines afflictives ou infamantes (par exemple, le meurtre).
G. Vedel, Manuel élémentaire de droit constitutionnel,1949, p. 343. − P. ext. : 4. Ce ne serait pas trop de la puissance divine sur le pied de guerre pour dompter un si bête orgueil. « Jouir devant la face du Seigneur! » disent-ils, en vue de signifier leur dédain pour toutes les pratiques onéreuses du christianisme. Je ne verrais guère pour les assouplir qu'une bonne prédication afflictive, et j'imagine que le luthérien le plus constant menacé, je ne dis pas du gril, mais seulement d'une bastonnade apostolique un peu sérieuse, regrimperait vivement à l'arbre des siècles et se retrouverait romain subito.
L. Bloy, Journal,1900, p. 299. 5. − Le frotteur était là, déclara l'abbé, − la propreté et l'entretien sont des soins afflictifs.
J. de La Varende, L'Amour sacré et l'amour profane,1959, p. 149. Rem. ,,Bien que afflictif se dise particulièrement au fém. et dans la loc. peine afflictive, il n'y a cependant aucune raison pour ne pas employer ce mot au masc. et d'une façon générale.`` (Littré). Cette rem. ne semble guère avoir eu de succès. Prononc. : [afliktif], fém. [-i:v]. Étymol. ET HIST. − 1. 1374 « qui frappe, qui afflige » (Ordon. de Ch. V, Mém. du Parl. de Paris, ms. Louvre ds Gdf. Compl. : En tele maniere que quant il plaira a Dieu de leur envoier la maladie de la mort, ils soient senz aucune cure ou sollicitude afflictive ou angoisseuse des faiz de cest siècle), attest. isolée de ce sens gén., cf. Littré en rem.; 2. 1501 dr. pénal « qui frappe le criminel en sa personne » (Expos. de la reigle de M.S. Ben., fol. 78e, ibid. : Afflictive punition corporelle); 1611 peines afflictives (Cotgr.).
Dér. du rad. du lat. afflictum, supin de affligere (affliger*); suff. -if*; cf. lat. médiév. afflictivus « qui opprime » (1260-1270, Albert le Grand, Eth., 3, 2, 5 ds Mittellat. W. s.v., 364, 44 : fugit timidus ipsum periculum ut malum poenaliter afflictivum). STAT. − Fréq. abs. litt. : 14. BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Lav. Diffic. 1846. − Prév. 1755. |