| ![]() ![]() ![]() ![]() AFFALÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de affaler*. II.− Adjectif A.− MAR. [S'applique à un navire, ou p. méton., à des navigateurs] Poussé sur la côte (par les vents ou par les courants) : 1. Malheur au navire qui, par une nuit noire, se trouverait affalé sur les brisants, il ne resterait pas une demi-heure sur l'eau.
Dumont d'Urville, Voyage au pôle sud et dans l'Océanie,1842, p. 181. 2. ... la barque affalée se maintenait laborieusement à la hauteur du petit cap sans pouvoir le franchir...
O. Feuillet, Histoire de Sibylle,1863, p. 93. B.− [S'applique à une pers., ou, p. méton. à son corps] Effondré par avachissement ou par épuisement : 3. Dix femmes panachées, − bleues, rouges, blanches, jaunes, − couchées, vautrées, affalées sur le divan avec des coquetteries de vaches et de petits trémolos de leurs petits patins rouges. Une seule femme lit : ...
E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1857, pp. 428-429. 4. À nous voir ainsi affalés sur les banquettes, veules, le corps tassé, les jambes écartées, songeuses, stupides ou bavardes... à entendre les successifs appels de la patronne, « Mademoiselle Victoire!... Mademoiselle Irène!... Mademoiselle Zulma!... » il me semblait, parfois, que nous étions en maison et que nous attendions le miché.
O. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 291. 5. L'inspecteur Colombin n'était pas beau dans l'intimité. Sur ses épaules nues, il y avait une toison fauve qui se continuait en pointes sur les omoplates. La chair blafarde, affalée, apaisée, dans le linge s'écroulait malgré les muscles, ...
L. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 447. 6. ... j'ai trouvé Joseph dans la galerie de peinture, au premier étage de leur maison. Il n'avait pas une figure plaisante à voir. Il était assis ou plutôt affalé dans un fauteuil, les bras pendants, les jambes mortes.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 249. Rem. Syntagmes fréq. : affalé sur une chaise, dans un fauteuil. − P. compar. : 7. Derrière les vitres, c'était la fête : les mouches bourdonnaient par millions. Dimanche. Quand ils reviendraient, les Parisiens trouveraient un dimanche pourri affalé sur leur ville morte.
J.-P. Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 79. − Au fig. : 8. ... pourquoi ne t'ai-je pas écrit cela plus tôt? parce que je suis affalé d'inquiétude et de veille (qui prennent tous les instants) et succombe sous les soucis matériels que nous crée ce malheur.
S. Mallarmé, Correspondance,1879, p. 201. STAT. − Fréq. abs. litt. : 99. |