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AFFAIRISTE, subst. masc.
Néol., péj. [En parlant notamment de financiers, d'hommes pol., de chefs de l'admin.] Homme sans scrupules dans les affaires, dans la recherche des profits matériels que favorise sa situation. Synon. fam. : combinard (cf. spéculateur) :
1. Wilson semble vraiment être le seul homme d'État d'aujourd'hui qui ait le don des larges vues. L'idéal démocratique, dans ce qu'il a de plus noble. Comparés à lui, nos démagogues français (ou anglais) font figure de petits affairistes. R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 926.
2. ... les influences malsaines prédominent [à Vichy], le mauvais ferment de l'incompréhension, de la dissidence, de la trahison, prolifère et transforme en pourriture ce magma incertain où voisinent des commis sans expérience politique et des affairistes sans préjugés. (M. Déat.) L'Œuvre,3 févr. 1941.
3. La couverture du Maréchal est bien utile [à M. Maurras] : derrière lui tout est possible... On a les affairistes du marché noir aussi bien que les fanatiques de sacristie... (M. Déat.) L'Œuvre,22 mars 1941.
4. ... Le 17 juin 1940 disparaissait, à Bordeaux, le dernier gouvernement régulier de la France. L'équipe mixte du défaitisme et de la trahison s'emparait du pouvoir dans un pronunciamento de panique. Une clique de politiciens tarés, d'affairistes sans honneur, de fonctionnaires arrivistes et de mauvais généraux se ruait à l'usurpation en même temps qu'à la servitude. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,L'Appel, 1954, pp. 421-422.
Prononc. : [afε ʀist] ou [-fe-]. Harrap's 1963 transcrit le mot avec [ε] ouvert, Pt Rob. avec [e] fermé. Enq. : /afeʀist/.
Étymol. ET HIST. − 1928 Lar. 20e: Affairiste [...] Qui met sa situation politique ou administrative au service d'affaires financières. (En mauvaise part). Néol. Dér. de affaire*; suff. -iste*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 3.