| ADOUÉ, ÉE, adj. A.− VÉN. (fauconn.). ,,On dit une perdrix adouée pour une perdrix appariée, accouplée.`` (Baudr. Chasses 1834). Rem. L'expr. perdrix adouée est citée dans la plupart des dict.; selon Lar. 3, adoué se dit en parlant de gibier. B.− P. ext. 1. Région. [En Poitou, Saintonge, Vendée, en parlant d'un homme et d'une femme] ,,Qui vit maritalement sans être marié. Ils ne sont qu'adoués.`` (Littré). 2. Rare. [En parlant de pers.] Qui forment un couple parfaitement assorti l'un à l'autre : Pour moi, cette pensée qu'on ne reverra jamais cet éclair qui nous a éblouis, cette femme, amie spontanée, notre pierre de touche; que deux existences, faites l'une pour l'autre, pour être adouées, pour être heureuses ensemble en cette vie et dans l'éternité, sont à jamais écartées, et se traîneront peut-être malheureuses sans plus retrouver jamais d'âme qui leur agrée, d'esprit et de cœur à leur taille; pour moi, cette pensée est profondément douloureuse.
P. Borel, Champavert,Dina, la belle juive, 1833, p. 123. Prononc. − Dernière transcription ds DG : à-dwé; en vers, -dou-é. Pour Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841 et Littré, -dou-e est dissyllabique. Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1393 chasse, s'adouer, pronom. « s'accoupler (spéc. en parlant des perdrix) » (Ménagier de Paris, II, 183 : Perdrix s'adouent vers la my Février, et adonc s'envolent deux et deux), le part. passé est seul attesté dans la lang. mod. dep. Fur. 1690; 2. 1611 adouer, trans. « réunir à deux; vivre en concubinage » (Cotgr. s.v. : Addouez homme à homme : fastened, clasped, grapled; or, coaped, bustled, scuffled, together; [glosé par Gdf. : Addouez homme a femme]), ne réapparaît au xixes. que comme terme dial.
Dér. du syntagme a. fr. a dou « à deux », composé de à* et du rad. de l'a. fr. dous, doues (deux*); dés. -er. BBG. − Baudr. Chasses 1834. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Prév. 1755. |