| ACROPHONIE, subst. fém. LING. Attribution à un idéogramme de la valeur phonique du premier phonème (ou de la première syllabe) du terme qu'il sert à figurer; ainsi le caractère sémitique Beth, idéogramme de la maison à l'origine, a servi à désigner ultérieurement le son B qui était la consonne initiale de ce terme (d'apr. M. Pei, Glossary of linguistic terminology, 1966, p. 5) : Les Sémites auraient donc usé de la méthode dite « acrophonique » (...) [Ils] auraient emprunté, comme modèles de leurs lettres, des hiéroglyphes égyptiens (...) mais en leur attribuant la valeur de la lettre initiale du mot en sémitique et non en égyptien : c'est donc, si l'on veut de l'acrophonie transposée. (...) ce serait une acrophonie voulue, toute différente donc de cette acrophonie automatique, involontaire, que quelques-uns ont supposé jadis être à l'origine des signes alphabétiques dans l'écriture égyptienne.
J. Février, Histoire de l'écriture,1948, p. 180-181. Étymol. ET HIST. − 1928 ling. (Lar. 20e). La découverte de ce procédé reviendrait à A. H. Gardiner (J. Février, sup.).
Composé de l'élément préf. acro-* et de l'élément suff. -phonie*; cf. l'angl. acrophony « id. », attest. dep. 1880 ds NED. BBG. − Février (J.). Histoire de l'écriture. Paris, 1948, pp. 180-181. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Springh. 1962. |