| ![]() ![]() ![]() ![]() ACOUTER, verbe trans. Région., rural. Écouter : 1. − Acoute, mon guélin, acoute, tu m'assourdis.
Colette, Claudine à Paris,1901, p. 46. 2. V'la mon Goudeau qui commençait n'a dresser el' poil, et à s'tortiller coumme un baudet qu'a les oreille' emmouchées. − « Acoutez donc, vous aut'! » dis-je à l'assemblée : « est-ce pas raison?... »
R. Martin du Gard, La Gonfle,1928, III, 2, p. 1227. Orth. − Cotgr. 1611 donne comme vedettes de renvoi (à escouter) acouter, accouter; acouter ds Trév. 1752, 1771, Ac. Compl. 1842.Étymol. ET HIST. − 1150 asculter « faire attention à ce que dit qqn, entendre » (Voy. de Charlem., 408 ds Gdf. Compl. : Entre ses denz le dist, k'oem nel pot asculter); 2emoitié xiiies. acouter « faire attention à » (Anti Claudianus, B.N. 1637, fo42 rods Gdf. Compl. : Toute triste estoit en alant Et a nul honneur acoutant).
Du lat. auscultare attesté en lat. médiév. sous la forme abscultare (Mittellat. W. s.v. « entendre, prêter attention » : ca 835-46, Agnellus, Lib. pont., 131, p. 364, 8 : imperator audiens haec delectabatur abscultans). Acouter représente l'évolution phonét. normale (cf. ital. ascoltare), écouter étant dû à une substitution de préf.; concurrencé dès l'anc. lang. par les formes en é- (cf. Eulalie, 5 ds Gdf. Compl. s.v. escouter : Elle nont eskoltet les mals conselliers), il est senti comme pop. par Pont. de Tyard, De recta nominum impositione, p. 18 ibid. : Écoutez, vulgo accoutez; Trév. 1752-1771 le dit appartenir à la « populace » : Tous les honnêtes gens disent écouter; pour Ac. Compl. 1842 il appartient au vieux langage. Il subsiste jusqu'à auj. dans de nombreux dial. (cf. FEW s.v. auscultare) ou dans la lang. pop. |