| ACCLIMATATION, subst. fém. A.− Au propre, BIOL. 1. Fait de s'acclimater : 1. Ils avaient traîné avec eux une sorte de grossier chariot, qui remplaçait l'ancienne claie vraiment trop incommode, et ils rapportèrent quelques milliers d'huîtres, dont l'acclimatation se fit rapidement au milieu de ces rochers, qui formaient autant de parcs naturels à l'embouchure de la Mercy.
J. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 183. 2. Fait d'acclimater : 2. D'autres lieux de distraction et de plaisir, ou de jour ou de nuit, sont, d'abord le jardin d'acclimatation (animaux, les rênes du nord et les Zébus de Ceylan; puis les fleurs prolongées et l'orchestre prolongé), une promenade qui acclimatera le soleil en hiver.
S. Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 824. 3. C'était un jeune Israélite de Charlottenburg, nommé Walden, acharné à pénétrer dans la bourgeoisie berlinoise, en vain d'ailleurs, et malgré l'ingéniosité de ses procédés. C'est ainsi, ne comptant plus sur les intermédiaires humains, qu'il s'était fait inscrire à la Société d'acclimatation du jardin zoologique, et apprivoisait la variété d'animaux chère aux collectionneurs dont il voulait l'invitation.
J. Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 204. 4. − Ça vous dirait quelque chose de travailler ici avec moi? Acclimatation. Élevage. Dressage. C'est un métier que vous pourriez garder toute votre vie. Et intéressant.
R. Queneau, Pierrot mon ami,1942, p. 197. Rem. 1. Syntagmes fréq. : jardin, société d'acclimatation. 2. L'oppos., marquée par certains dict. dont Littré, entre acclimatement (résultat de l'action, état) et acclimatation (action d'acclimater) n'est pas conforme aux emplois des textes. Le 1erne semble correspondre qu'à l'emploi pronom. du verbe acclimater alors que le second correspond aussi à l'emploi trans.; d'autre part acclimatement s'emploie plus volontiers en parlant de pers. (dans la mesure où il est non un mot de lang., mais, comme il est probable, une forme chaque fois recréée au moment du discours). B.− Au fig., rare, iron. : 5. Stello dit : « Ne pourrait-on pas acclimater la poésie en France? Société d'acclimatation littéraire ».
A. de Vigny, Journal d'un poète,1862, p. 1371. Prononc. : [aklimatasjɔ
̃]. Passy 1914 transcrit [-mɑ
ˑ-], avec [ɑ] post. mi-long. Warn. 1968 donne pour cette syllabe la possibilité d'une prononc. avec [ɑ] post. et [a] ant. (cf. aussi Harrap's 1963). Pt Rob. note [a] ant. Enq. :/aklimatasiõ/. Étymol. ET HIST. − 1. 1832 « action d'acclimater » (Boiste : Acclimatation t. d'hist. nat. Action d'acclimater des animaux, des plantes); 2. 1832 « action de s'acclimater » (Raymond, Dict. gén. de la lang. fr. : acclimatation, habitude de croître dans un autre climat).
Dér. de acclimater* sens propre, 1 corresp. à l'emploi pronom., 2 corresp. à l'emploi trans.; suff. -ation*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 70. BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Husson 1964. − Littré-Robin 1865. − Privat-Foc. 1870. − Thomas 1956. |