| ACAMANDÉ, ÉE, adj. Région. [En parlant d'une pers. au physique ou au moral] Réduit à l'état de quémandeur, mendiant ou gueux : la torine, s'asseyant près de la table. − Ah, saintes gens, me v'la bien acamandée. Quoi que je vas devenir?... (Elle laisse crever sa rancune) : j'ai servi treize années ce vieux couâle (corbeau). Sans seulement toucher une pistole de mes gages, et ce jourd'hui, le v'là qui se laisse souffler autant dire comme une chandelle, sans crier gare, vieux grigou, si bien que j'ai pas seulement un écu de trois francs en économie... Rien de rien, la vraie pauvreté, saintes gens! Me v'là quasiment plus dénudée que quand je suis entrée à son service;...
R. Martin du Gard, Le Testament du Père Leleu,1920, II, p. 1152. Étymol. ET HIST. − Terme région. du Centre (Jaub. t. 1 1855 s.v. acamander). Peut-être dér. du m. fr. caïmand « mendiant » (dep. 1393 ds Gdf.; voir quémander), préf. a-*, suff. -é*; voir Sain. Sources t. 3 1930, Recherches Compl. p. 535; en faveur de cette hyp. les mots en relation paradigm. avec acamandé dans le texte de Martin du Gard (cf. ex. sém.) : dénudé, pauvreté; l'inf. acamander, trans. ds Jaub. ibid. au sens de « fatiguer, exténuer », serait dér. de l'adj. acamandé et représenterait une ext. de sens, peut-être par allus. à la vie dure du gueux; cf. Yonne acaman « invalide, manchot », Sain., loc. cit., sans doute par allus. aux infirmités des mendiants et des gueux. STAT. − Fréq. abs. litt. : 1. |