| ACADÉMIQUEMENT, adv. D'une manière académique. A.− Conformément aux normes et usages officiels : 1. Au fond, cette indépendance absolue en nous, − c'est-à-dire dans l'avenir, − de tout ce qui est officiel, consacré, académiquement reconnu, doit renverser bien des habitudes d'esprit, bien des religions et des petitesses superstitieuses de respect en Sainte-Beuve.
E. et J. de Goncourt, Journal,févr. 1863, p. 1231. 2. ... vous êtes justement renommée pour l'euphémisme. Vous savez dire les choses académiquement.
P. Mérimée, Lettres à une inconnue,t. 2, 1870, p. 131. B.− D'une manière qui manque de naturel et d'originalité; conventionnellement : 3. Le soir, je viens d'écrire à Théry, et trop académiquement. MmePoinsot m'a envoyé un bouquet : ...
J. Michelet, Journal,1821, p. 156. 4. Il y a un certain langage vain, fleuri, académiquement chantourné dans le vide, le langage salon − qui me donne toujours l'envie d'être direct et brutal au maximum.
C. Du Bos, Journal,févr. 1927, p. 163. Rem. À noter la série synon. académiquement/vain/vide (ex. 4). Prononc. : [akademikmɑ
̃]. Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : ital.; esp. academicamente; cat. academicament.
1. 1570 « à la manière de l'École de Platon » (Cité de Dieu, trad. G. Hervet, I, 333 a [éd. 1578] ds Rom. Forsch., XXXII, 4 : ceste dispute a été prinse des Académiques et Stoïques, laquelle Cicéron poursuit stoïquement au premier des Offices et au troisième des Fins; et au cinquiesme des Fins academiquement); p. ext. 1601 « à la manière des discussions philosophiques » (Charron, Sagesse, préf. ds Hug. : Ce qui n'est que proposé, secoué, et disputé problematiquement et academiquement); 2. 1690 (Fur. : Academiquement... ceste question a été traitée academiquement, pour dire suivant la méthode des Académiciens).
Dér. de académique* II adj. aux sens 1 et 3; suff. -ment*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 6. |