ÉGRENER v. tr. et pron.
(se conjugue comme Amener). XII^e siècle, esgrener, « perdre son grain, s'ébrécher » ; XVII^e siècle, « dégarnir de ses grains ». Dérivé de grain ou de graine.

★I. V. tr.
☆1. Dégarnir de ses grains une plante à épi, un fruit à grappe ou à gousse. Égrener du raisin. TEXTILE. Séparer les graines de la fibre. Égrener du lin.
☆2. Par anal. Faire succéder l'un après l'autre des éléments de même nature. Égrener son chapelet, faire passer les grains du chapelet un à un entre ses doigts en priant. Égrener des litanies, prononcer les invocations l'une après l'autre. La cloche de l'église égrenait les douze coups de midi. Fig. Égrener une série d'arguments, les formuler successivement.
☆3. TECHN. Rendre plan, uni, en supprimant les aspérités, le grain. Égrener les plâtres d'une cloison.

★II. V. pron.
☆1. Perdre ses grains l'un après l'autre. Ce blé est trop mûr, il s'égrène. On a trop tardé à vendanger, le raisin s'égrène.
☆2. En parlant d'un groupe. S'étirer, s'éparpiller le long d'un chemin, d'une route. Au retour de la promenade, les pensionnaires s'égrenèrent peu à peu. Par anal. Les notes du carillon s'égrènent, se font entendre distinctement, l'une après l'autre. (On écrit aussi Égrainer.)