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ÉCHEC n. m.
XIe siècle. Altération d'eschac, emprunté de l'arabo-persan shah, « roi », dans la locution shah mat, « le roi est mort ». D'abord utilisé comme une interjection par laquelle le joueur d'échecs avertissait un adversaire que son roi était menacé.

I. JEUX DE SOCIÉTÉ.
1. Toujours au pluriel. Échecs ou Jeu des échecs, jeu stratégique dont les parties se disputent entre deux personnes disposant chacune de seize pièces placées sur un plateau de soixante-quatre cases, nommé échiquier. Jouer aux échecs. Une partie d'échecs. Un grand joueur, un champion d'échecs. Les pièces d'échecs comportent seize pions et seize figures dont la moitié appartient au camp des blancs et l'autre moitié au camp des noirs. • Prov. Au jeu des échecs, les fous sont les plus proches des rois (vieilli), les grands de ce monde sont souvent mal conseillés. • Par méton. Échecs ou Jeu d'échecs, l'échiquier et les pièces qui permettent de jouer à ce jeu. Des échecs d'ivoire, d'ébène.
2. Coup par lequel un joueur attaque le roi adverse ; situation du roi attaqué. Parer un échec, en parlant d'un joueur, déplacer ou couvrir le roi attaqué pour éviter qu'il ne soit pris. Être en échec, en parlant du roi, être en prise, être contraint de se retirer ou de se couvrir. Faire échec au roi, donner échec au roi, en parlant d'un joueur ou d'une pièce, attaquer le roi adverse. Faire échec et mat, en parlant d'une pièce, attaquer le roi adverse sans qu'il ait le moyen de se défendre ; en parlant d'un joueur, gagner la partie. Être échec et mat (on dit aussi Être mat), en parlant du roi attaqué, être dans l'impossibilité de se défendre ; en parlant du joueur, avoir perdu la partie. • Fig. Tenir les ennemis, les assaillants en échec, les empêcher de conduire une action, de mener une attaque de quelque importance. Tenir quelqu'un en échec, lui ôter les moyens d'agir de manière efficace. Faire échec à l'ennemi, l'empêcher de réussir une action, d'obtenir un succès. Faire échec à quelqu'un, lui interdire de mener à bien une entreprise par les embarras, les obstacles qu'on lui crée.

II. Insuccès, revers momentané ; issue malheureuse d'une entreprise. L'armée ennemie a éprouvé plusieurs échecs. Jusqu'à présent, il n'a connu que des échecs. Ses démarches ont abouti à un échec. Ce spectacle a été un échec. Essuyer un échec. Courir à un échec, aller au-devant de l'échec, s'engager, par imprévoyance ou par obstination, dans une action qui ne saurait réussir. PSYCHOL. Conduite d'échec, conduite névrotique par laquelle le sujet recherche inconsciemment les échecs. Névrose d'échec, structure psychologique caractérisant les sujets en proie à un sentiment de culpabilité, qui refusent la satisfaction de leur désir et adoptent une conduite d'échec.