| ENDORMIR v. tr. et pron. (se conjugue comme Dormir). XIe siècle. Du latin indormire, « dormir sur ; être négligent, relâché », et, en bas latin, « s'engourdir » (en parlant d'un membre). ★I. V. tr. ☆1. Faire dormir. Bercer un enfant pour l'endormir. Spécialt. Endormir un malade avant une opération, l'anesthésier. Ellipt. Ce narcotique puissant endort rapidement. Il a été endormi par hypnose. Par ext. Lasser, fatiguer jusqu'à donner l'envie de dormir. Cette pièce de théâtre est si ennuyeuse qu'elle endort. Sa conversation m'endormait. Absolt. Ce livre endort. ☆2. Insensibiliser provisoirement, engourdir. Cette mauvaise position m'a endormi le bras. Par ext. Endormir la douleur, la calmer, la rendre moins vive. Ses paroles apaisantes endormaient mon chagrin. ☆3. Fig. et litt. Bercer quelqu'un d'illusions afin de tromper sa vigilance, afin de l'empêcher d'agir. Il l'a endormi de belles paroles, avec de vaines espérances, par de flatteuses promesses. Endormir l'opinion publique. Par méton. Endormir la vigilance, les scrupules, les soupçons de quelqu'un. ★II. V. pron. ☆1. Commencer à dormir. Il s'endort. Ne pas pouvoir s'endormir. Je me suis endormi vers trois heures du matin. Par méton. La ville s'endort. Par euphémisme. Mourir. S'endormir de son dernier sommeil. S'endormir dans la paix du Seigneur, mourir dans la foi chrétienne. ☆2. Fig. et fam. Relâcher son attention, son activité. S'endormir dans la routine, dans la mollesse, dans la paresse. Ne t'endors pas sur ton travail ! Expr. S'endormir sur ses lauriers, se contenter d'un premier succès. ☆3. S'atténuer. Sa vigilance s'endort. Avec le temps, sa passion s'est endormie. Ses scrupules se sont endormis. |