PROVOQUER v. tr.
XII^e siècle. Emprunté du latin provocare, « appeler, faire venir ; provoquer, défier », lui-même compose de pro, « en avant, devant ; à la place de », et vocare, « appeler, convoquer ; nommer ».
☆1. Inciter quelqu'un à une action ou à une réaction donnée, par une forme de défi ou par bravade. Provoquer quelqu'un à se battre, à s'engager. Provoquer quelqu'un en duel, le défier en combat singulier. En particulier. Transgresser ouvertement les convenances, les valeurs, les codes moraux ou esthétiques d'une société ou d'un groupe, afin de les dénoncer et d'appeler à les remettre en cause. Provoquer les tenants de l'ordre établi. Avec « Hernani », Hugo a provoqué les partisans du classicisme. Cet artiste aime à provoquer le public ou, absolt., aime à provoquer. • En mauvaise part. Chercher à exciter la colère de quelqu'un, à lui faire perdre le contrôle de soi, le pousser à une riposte violente, à l'affrontement. Il a frappé un camarade qui l'avait provoqué. Les manifestants provoquent les forces de l'ordre. • Spécialt. Chercher à exciter le désir. Elle se plaît à provoquer les hommes.
☆2. Causer, créer, entraîner. Provoquer l'hilarité, l'effroi, l'admiration. Ce chauffard ivre a provoqué un accident. Un glissement de terrain provoqué par la pluie. Le scandale a provoqué la démission du gouvernement. • Par ext. Susciter volontairement, mettre en œuvre. Cette querelle a été bel et bien provoquée. Provoquer un coma artificiel pour soulager un malade. Au participe passé, adjt. Des aveux provoqués. Un avortement provoqué. PSYCHOL. Introspection provoquée, voir Introspection. – SPORTS. Faute provoquée, dans certains sports d'équipe, en particulier au basket-ball, faute que l'on amène l'adversaire à commettre pour faire bénéficier son équipe de tirs de réparation ; au tennis, faute qu'un joueur pousse l'autre à commettre en l'obligeant à prendre trop de risques.