POSSESSION n. f.
XII^e siècle. Emprunté du latin possessio, « jouissance, possession ; occupation ».
☆1. Le fait de disposer ou de jouir d'un bien ; état, situation de celui, de celle qui le possède. La possession d'un hôtel particulier, d'un fonds de terre, de biens matériels. La possession de bijoux de valeur, de mobilier ancien. La possession d'un maigre pécule, d'une somme importante. Dans l'Antiquité, les Grecs, les Romains et les Carthaginois se sont disputé la possession de la Sicile. Avoir en sa possession. Tenir, garder, retenir en sa possession. Cette bibliothèque est en possession, est entrée en possession de lettres de Victor Hugo. • DROIT. Possession légitime, injuste. Possession paisible, violente. Possession de fait. Possession immémoriale, dont l'ancienneté est telle qu'aucune personne vivante ne garde le souvenir de son origine. Possession trentenaire. Possession continue et non interrompue. Possession de bonne, de mauvaise foi, voir Foi. Possession équivoque. Être troublé dans la possession d'un bien. Contester, alléguer la possession. Mise en possession, délivrance d'un bien à une personne qui en obtient ainsi la détention matérielle. Se faire remettre un bien en possession. Entrée en possession ou Prise de possession, acte par lequel une personne se voit effectivement remettre la jouissance de quelque chose. Prendre possession d'un héritage. Envoi en possession, voir Envoi. Dans l'adage. En fait de meubles, possession vaut titre. • Loc. Prendre possession, se rendre maître de quelque chose, s'en emparer. Les corsaires prirent possession du navire. Par anal. La forêt avait repris possession du site. Par affaibl. Prendre possession d'un lieu, s'y installer. Vous pourrez prendre possession de votre chambre à partir de 14 heures. • Fig. La recherche et la possession de la vérité, du bonheur. La possession de la grâce divine. La possession de grandes qualités morales. • Par ext. Le fait d'avoir à sa disposition, d'avoir avec soi ; situation de celui, de celle qui détient quelque chose. La possession de faux papiers, de drogue est sanctionnée par la loi. Le joueur qui est en possession du ballon. Il attend d'être en possession de tous les éléments avant de rendre sa décision. • Spécialt. La possession d'un titre, d'un droit, d'un privilège. La possession d'une charge, d'une fonction, d'une situation. L'évêque nouvellement nommé dans ce diocèse prendra possession de sa charge dans deux mois. DROIT. Possession d'état, le fait pour une personne de jouir du titre et des avantages attachés à une condition qui, en droit, peut n'être pas la sienne. • Absolt. La possession diminue d'ordinaire le prix des choses qu'on a le plus désirées.
☆2. Bien que l'on possède (souvent au pluriel). Des possessions héréditaires, des possessions de famille. • Spécialt. Terre, contrée possédée par un prince ou par un État. Les possessions de la Couronne, appartenant au domaine royal. Goa est une ancienne possession portugaise.
☆3. État d'une personne dominée par une puissance démoniaque. Possession diabolique, satanique. Un cas, un phénomène de possession. Crise de possession. Par anal. La transe de possession dans le culte vaudou. Rite de possession. • PSYCHOPATHOL. Délire de possession, dans lequel l'individu se croit habité par des forces occultes qui aliènent sa volonté.
☆4. Le fait d'avoir des rapports sexuels avec quelqu'un. La possession physique, charnelle. • Class. Le fait de prendre pour époux, pour épouse. Dans « Rodogune » de Corneille, Antiochus et Séleucus, les frères rivaux, aspirent tous deux à la possession de la princesse.
☆5. Maîtrise, contrôle. Possession de soi, aptitude à contenir ses sentiments, ses réactions, ses pulsions. Il reprit soudain possession de lui-même. Un sculpteur en pleine possession de son art. Expr. Être en possession de tous ses moyens, de toutes ses facultés ou Être en pleine possession de ses moyens, de ses facultés, en jouir pleinement, être en mesure de donner le meilleur de soi-même. Vieilli. Être en possession de faire quelque chose, en avoir la liberté ou la faculté.