| PARDONNER v. tr. Xe siècle. Emprunté du latin tardif perdonare, de même sens, composé de l'élément per-, marquant l'accomplissement, la perfection, et de donare, « donner ; faire remise de, pardonner ». ☆1. Remettre une faute, une offense ; n'en garder nul ressentiment ; renoncer à la châtier ou à en tirer vengeance. Pardonner une insulte, un affront. Je lui pardonne tout le mal qu'il m'a fait. Vos fautes vous sont pardonnées ou, par méton., Vous êtes pardonné, tout pardonné. Pron. à valeur passive. Une telle offense ne peut se pardonner. • Sans complément direct. Pardonner à ses ennemis. Il lui sera beaucoup pardonné. Allez, je vous pardonne. Il cherche à se faire pardonner. Pardonner facilement. Prov. Faute avouée est à demi pardonnée. • Spécialt. RELIG. CHRÉTIENNE. « Pardonnez-nous ou Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » , paroles du Notre Père. « Mon Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font » , parole du Christ en croix appelant la miséricorde divine sur ceux qui l'ont condamné. • Fig. S'emploie presque toujours en tournure négative. C'est une maladie qui ne pardonne pas, incurable, sans rémission. La mer ne pardonne pas, les erreurs y sont le plus souvent fatales. ☆2. Par affaibl. Excuser, considérer avec indulgence. Pardonnez mon ignorance, mon peu d'expérience. Pardonner à quelqu'un ses faiblesses. Je ne me pardonne pas d'avoir commis un tel impair. Il a toujours quelque chose à se faire pardonner. Par antiphrase. Il a su se faire pardonner sa réussite. • Dans des formules de politesse. Pardonnez la liberté que je prends. Veuillez me pardonner de vous avoir fait attendre. |