| OPPOSER v. tr. et pron. XIIe siècle, oposer. Emprunté, avec influence de poser, du latin opponere, de même sens. ★I. V. tr. ☆1. Placer vis-à-vis, disposer deux choses de manière à les faire mutuellement valoir. Opposer une fausse porte à la porte d'entrée. Opposer deux statues. Pron. Au château de Versailles, le salon de la Guerre s'oppose à celui de la Paix. ☆2. Comparer, mettre en parallèle de manière à faire valoir les différences. Opposer le fond et la forme. Opposer des arguments terme à terme. Opposer les paroles aux actes. Opposer les Anciens et les Modernes. ☆3. Placer face à quelque chose ou à quelqu'un de manière à faire obstacle. Opposer un barrage aux crues d'un fleuve. Opposer à l'ennemi des troupes fraîches. On lui opposa un redoutable adversaire. Par méton. La résistance qu'oppose ce verrou. • Fig. Opposer une fin de non-recevoir. Opposer un refus formel à une requête. Opposer dans un combat la ruse à la force. Opposer Aristote à Platon. Se dit en particulier pour Objecter. Il opposa de fortes raisons à tout ce qu'on lui avait dit. ☆4. Mettre face à face deux personnes ou deux groupes, les faire s'affronter, entrer en lutte. La rivalité, le différend qui les oppose. Des questions d'intérêt opposent ces deux familles. Le débat a opposé de brillants orateurs. ★II. V. pron. ☆1. Faire ou mettre obstacle à, empêcher, contrarier ; aller contre, interdire. Je m'oppose à ce projet, je m'y oppose formellement. Vous n'avez guère les moyens de vous y opposer. S'opposer aux volontés de quelqu'un. Ma conscience s'y oppose. Le règlement s'y oppose. • DROIT. Former une opposition. S'opposer à l'exécution d'un arrêt. S'opposer à la levée des scellés. ☆2. Affronter, combattre ; se dresser contre, tenir tête à. S'opposer à quelqu'un dans une discussion. La défense et l'accusation se sont violemment opposées durant l'audience. Les deux équipes s'opposent sur le terrain. ☆3. Diverger en tous points, être radicalement contraire à. S'opposer comme le jour et la nuit. |