| OBLIGER v. tr. (se conjugue comme Bouger). XIIIe siècle. Emprunté du latin obligare, proprement « attacher, lier à ». ☆1. Lier quelqu'un par une obligation religieuse ou morale. La loi naturelle, la loi divine nous oblige à honorer père et mère. L'honnêteté oblige à restituer ce qui ne vous appartient pas. La vérité m'oblige à vous dire que... Pron. N'ayez crainte, je m'oblige à garder le secret, je m'y engage, je vous en donne l'assurance. • Prov. Noblesse oblige, voir Noblesse. Fig. et plaisant. Pour parler d'un sentiment, d'une situation qui impose une attitude, un comportement. Il ne saurait se mettre en avant, modestie oblige ! ☆2. DROIT. Lier une personne par un acte, une disposition légale ou règlementaire qui, au cas où elle ne se conformerait pas à ses obligations, donnent recours en justice. Son contrat l'oblige à cela. Il y a dans le bail une clause qui l'y oblige. Il y est obligé par la loi. • Par ext. Vieilli. Obliger des biens, les engager en garantie de l'exécution d'un contrat, du paiement d'une dette, etc. • Pron. S'obliger envers quelqu'un, devenir son débiteur. S'obliger solidairement, avec d'autres personnes. S'obliger par-devant notaire. S'obliger pour quelqu'un, se porter caution pour lui. ☆3. Contraindre, forcer, mettre dans la nécessité de faire quelque chose. Son impertinence m'a obligé à le chasser ou, vieilli, de le chasser de chez moi. Quelle raison vous oblige à faire cela ? Cela m'oblige à une grande prudence. La crainte, la discrétion l'oblige à se taire. Je suis obligé de vous quitter. Rien ne vous y oblige. Par affaibl. Vous m'obligez à me fâcher. Fam. Je suis bien obligé de lui faire confiance, je m'y vois contraint. • Pron. S'obliger à faire quelque chose, se l'imposer à soi-même. ☆4. Attacher quelqu'un par des liens de reconnaissance, lui rendre service, lui faire plaisir. Il m'a obligé quand j'étais dans le malheur. En me rendant ce service, vous n'obligerez pas un ingrat, je vous aurai beaucoup de reconnaissance. • Dans des formules de politesse. Vous m'obligeriez en acceptant. Je vous suis fort obligé de votre attention. |