| NÈGRE , NÉGRESSE n. et adj. XVIe siècle. Emprunté, par l'intermédiaire de l'espagnol negro, du latin niger, nigra, nigrum, « noir ». ★I. N. ☆1. Terme dont on usait autrefois pour désigner un homme noir, une femme noire (ce terme, souvent jugé dépréciatif, a été parfois revendiqué au XXe siècle par les Noirs pour affirmer leur identité). Montesquieu a consacré un chapitre de « L'Esprit des lois » à l'esclavage des nègres. La traite des nègres. Nègre marron, voir Marron. Aujourd'hui, Nègre se rencontre surtout dans quelques expressions familières. Traiter quelqu'un comme un nègre, le traiter avec beaucoup de dureté et de mépris. Travailler comme un nègre, travailler sans relâche, sans répit. Parler petit-nègre, parler avec les tournures et l'accent qu'on prêtait aux indigènes des colonies d'Afrique. Couleur tête-de-nègre ou, ellipt., tête-de-nègre, voir ce mot. Loc. adj. inv. Nègre blanc, qui est formulé en termes ambigus, de manière à ménager des opinions contraires. Motion nègre blanc. • Titres célèbres : La Négresse blonde, de Georges Fourest (1909); Les Nègres, de Jean Genet (1958). ☆2. Fig. et fam. Au masculin. Écrivain qui prépare ou rédige un ouvrage publié sous la signature d'une personnalité connue. ★II. Adj. invariable en genre. S'est dit, au moment de leur découverte par l'Europe, des arts et des formes d'expression traditionnelles des peuples de l'Afrique noire. L'art nègre exerça une profonde influence sur le cubisme et le fauvisme. La Revue nègre, spectacle américain de variétés qui remporta un grand succès à Paris, dans les années vingt. Le premier festival des arts nègres s'est déroulé en 1966 à Dakar. • Titre célèbre : Anthologie nègre, de Blaise Cendrars (1921). |