| JUSTIFIER v. tr. (se conjugue comme Crier). XIIe siècle. Emprunté du latin chrétien justificare, « traiter avec justice ; justifier ». ☆1. THÉOL. Rendre juste par l'action de la grâce. Dieu l'a justifié par sa miséricorde. Nous sommes justifiés par le sang de Jésus-Christ. ☆2. Disculper, montrer que quelqu'un est innocent, qu'il ne mérite pas de châtiment, de blâme. Il a été justifié de ce crime. Cela le justifie pleinement. Pron. Se justifier, démontrer son innocence, le bien-fondé de ses actes, etc. Il refuse de se justifier. Je veux me justifier de ces accusations, de ces calomnies. • Se dit aussi à propos des actions, des paroles d'une personne. Je dois justifier ma conduite, mes actions. Vous ne sauriez justifier un tel procédé. ☆3. Rendre une chose juste, légitime. Il justifie, par sa conduite, la sévérité qu'on a déployée contre lui. L'intérêt public ne saurait justifier une telle violation des lois. Prov. La fin justifie les moyens, voir Fin. • Par ext. Prouver, faire voir qu'une chose n'était pas fausse, montrer son bien-fondé. Les évènements ont justifié nos craintes. Vous avez justifié ma confiance. Il n'a pas justifié les espérances qu'on avait placées en lui. • Pron. passif. Un tel comportement se justifie à bien des titres. • Au participe passé, adjt. Un succès justifié. Un mépris justifié. ☆4. Montrer la vérité de, apporter la preuve de. Justifier un fait. Justifier une allégation. Justifier ses diplômes par des pièces authentiques. • Intranst. (surtout dans la langue juridique). Il devra justifier de son identité, justifier du paiement. Il ne peut justifier d'un domicile fixe. ☆5. TYPOGR. Donner à une ligne la longueur qui convient, de manière à ménager des marges régulières ; donner à une page, à une colonne la hauteur qui convient à la justification de l'ouvrage. |