| ![]() ![]() ![]() ![]() IRONIE n. f. XIIIe siècle, yronie. Emprunté, par l'intermédiaire du latin ironia, du grec eirôneia, « action d'interroger en feignant l'ignorance ». ☆1. Procédé consistant à dire le contraire de ce qu'on pense ou veut faire entendre, mais de manière à laisser percevoir son opinion véritable. L'antiphrase est une forme de l'ironie. Manier finement l'ironie. L'ironie abonde dans « Les Provinciales », dans les « Lettres persanes ». Il dit cela par ironie, sans ironie. • PHIL. Ironie socratique ou, simplement, ironie, art de questionner en feignant la naïveté, l'ignorance, dont usait Socrate, dans sa maïeutique, pour amener peu à peu ses interlocuteurs à se contredire et à découvrir leur erreur. • Expr. fam. Il lui faudrait des points d'ironie, se dit d'une personne qui ne perçoit pas facilement l'ironie d'un propos (par allusion à la proposition, faite à la fin du XIXe siècle, d'un signe de ponctuation qui signalerait au lecteur les phrases où l'on use de ce procédé). ☆2. Moquerie dans les propos, dans le ton, ou dans l'attitude ; disposition de l'esprit à la raillerie, à la causticité. Il intimide par son ironie continuelle. Regarder quelqu'un avec ironie, d'un air plein d'ironie. Mettre dans ses paroles une nuance, une pointe d'ironie. • Fig. Goûter l'ironie de la situation. Ironie du sort, intention railleuse qui semble présider à certains évènements, à certaines rencontres de faits, qui s'opposent de façon étrange ou cruelle à ce qu'on pouvait attendre ou espérer. L'ironie du sort a voulu qu'il fût victime de sa propre machination. Par méton. Fait, situation qui semble résulter d'un hasard malicieux. C'est une ironie du sort. |