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IMPOSER v. tr.
XIIe siècle, emposer. Emprunté du latin imponere, « poser sur, établir sur ; rendre obligatoire ».

I. Mettre dessus.
1. RELIG. Imposer les mains, les étendre sur ou au-dessus de la tête d'une personne, pour lui conférer un sacrement ou en signe de bénédiction. Les apôtres donnaient le Saint-Esprit en imposant les mains. Imposer les cendres, déposer un peu de cendre sur le front des pénitents, au cours de l'office du mercredi des Cendres.
2. IMPRIMERIE. Ranger, disposer les pages de caractères qui doivent composer une forme, afin qu'elles se trouvent dans l'ordre convenable sur la feuille lorsqu'elle sera imprimée et pliée en cahier. Ces pages sont composées, il faut les imposer. Imposer une feuille.
3. Fig. et class. Imposer un nom, l'attribuer, le donner. Imposer un propos, un acte à quelqu'un, le lui imputer.

II. Commander, prescrire.
1. Faire subir, faire exécuter, faire accepter ou admettre par autorité, par force, par nécessité. Imposer des conditions très dures. Le vainqueur impose sa loi aux vaincus. On lui a imposé une tâche difficile. Imposer une servitude au propriétaire d'un domaine. Je ne prétends pas vous imposer mon opinion, mes vues, mes goûts. Le sacrifice que lui impose la raison. La situation l'impose. Au participe passé, adjt. Prix imposé, qu'il est interdit d'augmenter ou d'abaisser. Figures imposées, en gymnastique, dans certains sports, figures que les concurrents sont obligés d'exécuter, par opposition à Figures libres. Les exercices imposés d'un examen, d'un concours, qu'il est obligatoire de traiter. Pron. réfléchi indirect. S'imposer une tâche. S'imposer une pénitence. Expr. Imposer silence, ordonner qu'on se taise, faire qu'on se taise. Fig. Imposer silence aux médisants, à la calomnie, au mensonge. Imposer silence à ses passions, les réprimer. • Se dit également en parlant des personnes. Imposer quelqu'un, en faire accepter autoritairement la présence, le commandement, etc. Il voulait nous imposer son protégé. Pron. réfléchi direct. Cet homme cherche à s'imposer dans cette maison. Je ne voudrais pas m'imposer.
2. Faire payer, prélever, en parlant d'un État ou d'une autorité administrative quelconque. Imposer une contribution de guerre. Imposer un tribut sur un pays conquis. Imposer des droits sur les marchandises étrangères. Imposer de nouvelles charges. En construction directe. Imposer quelque chose ou quelqu'un, l'assujettir à un impôt, une contribution, une taxe. Imposer le vin, le sel, les cartes. Imposer les importations. Imposer les biens immeubles, les entreprises, les particuliers, les revenus du capital.
3. Faire reconnaître l'importance, la nécessité de quelque chose ; en faire adopter, en répandre l'usage ; faire accéder à une grande notoriété, à une grande autorité. Imposer une idée, une invention. Imposer un nouveau style, une nouvelle mode. Cette œuvre l'a imposé comme un des meilleurs auteurs de son temps. Pron. Ces vérités se sont brutalement imposées à lui. Cette coutume s'est peu à peu imposée dans tout le pays. Il s'est imposé comme le chef naturel de ce parti. D'autres mesures s'imposent, sont nécessaires. C'est un choix, une mesure qui s'impose. Cela s'impose, cela est nécessaire, cela va de soi.
4. Inspirer, faire éprouver fortement. Surtout dans l'expression Imposer le respect. Sa belle prestance impose le respect. Intranst. Imposer (class.) ou en imposer, inspirer du respect, de l'admiration, de la crainte ; produire une forte impression, parfois dans le but de tromper, d'en faire accroire. Sa présence m'impose. Il en impose par la fierté de son regard. Vous voulez en imposer à vos juges, à vos auditeurs.