| IGNORER v. tr. XIVe siècle. Emprunté du latin ignorare, « ne pas connaître ». ☆1. Ne pas connaître, ne pas savoir. J'ignore la cause de sa colère. C'est un fait qu'il ignore. On ignore tout de cette affaire. Ignorer les premiers principes des sciences, de la religion. Nul n'est censé ignorer la loi. Ils n'ignorent rien de son passé. Vous n'ignorez pas qu'il a voulu me nuire. J'ignorais qu'il fût arrivé. J'ignore s'il est arrivé. Nous ignorons quelles sont ses intentions, quand il partira. On ignore encore ce qui s'est passé. Elle n'ignore pas qui vous êtes. Expr. Ignorer les hommes, ne pas connaître le cœur humain. • Intranst. Class. C'est un homme qui n'ignore de rien. En ignorer, n'en rien savoir. Ne s'emploie plus que dans la formule juridique Afin que, pour que nul n'en ignore, afin que tout le monde le sache bien. Les lois sont publiées au « Journal officiel » afin que nul n'en ignore. Fig. et iron. Il ne se lasse pas de raconter ses exploits pour que nul n'en ignore. • Pron. S'ignorer soi-même, ne pas avoir une juste opinion de soi-même, de ses forces, de ses sentiments. Ce grand génie s'ignorait encore lui-même. Un poète qui s'ignore, qui n'a pas conscience de ses dons, de sa vocation. Avec valeur de passif. Ne pas être connu ou su. Ces choses-là ne sauraient s'ignorer. ☆2. Ne pas connaître par l'expérience, n'avoir jamais éprouvé ou pratiqué. Il ignore la peur, la maladie, la faim. Il ignore la charité. J'ignore l'art de flatter. Elle ignore la méchanceté, elle est naturellement bonne. ☆3. Ne pas prendre en considération, négliger. Ignorer délibérément un règlement. Il a ignoré mes recommandations. On a ignoré son intervention. • Spécialt. Ignorer quelqu'un, manifester de l'indifférence à son égard ou feindre de ne pas le connaître. Depuis cet incident, elle m'ignore ostensiblement. Pendant tout le dîner, il a ignoré sa voisine, il ne lui a pas adressé la parole. • Pron. réciproque. Ils sont parents, mais préfèrent s'ignorer. Dans cet immeuble, les locataires s'ignorent. |