| HALEINE n. f. XIe siècle, aleine. Déverbal de l'ancien aleiner, alener (voir Halener). ☆1. Air chassé des poumons lors de l'expiration ; souffle qui s'exhale par la bouche et le nez. Une haleine fraîche, agréable. Avoir l'haleine forte, mauvaise haleine. Cela gâte l'haleine. Ternir un miroir avec son haleine. • Par anal. L'haleine des vents. ☆2. La faculté de respirer ; la respiration elle-même. Une haleine égale, régulière. L'haleine lui manquait. Loc. Retenir son haleine, cesser de respirer pour éviter de faire le moindre bruit. Être hors d'haleine, à bout de souffle. Se mettre hors d'haleine, s'essouffler. Donner haleine à son cheval, le mener quelque temps au pas après l'avoir fait galoper. Prendre haleine ou reprendre haleine, respirer profondément, à son aise, après un exercice qui a fait perdre le souffle. Le temps de reprendre haleine avant de repartir. Fig. Se reposer pour se mettre en état de reprendre un travail, une tâche. • Loc. adv. À perdre haleine ou à perte d'haleine, jusqu'à l'essoufflement. Rire, courir à perdre haleine. Fig. Interminablement. Disputer à perdre haleine. ☆3. Faculté d'être un certain temps sans respirer. Cheval qui a de l'haleine, qui a beaucoup d'haleine. Fig. Capacité à soutenir un effort prolongé. Il manque d'haleine. • Expr. Avoir l'haleine courte ou, vieilli, avoir la courte haleine, être essoufflé, avoir une respiration rapide et difficile (en ce sens, on dit aussi Être court d'haleine, notamment en parlant d'un cheval qui s'essouffle facilement). Fig. De longue haleine, qui demande beaucoup de temps pour arriver à sa conclusion, à son achèvement. Affaire, ouvrage de longue haleine. Cette négociation sera une affaire de longue haleine. Un poème épique est un ouvrage de longue haleine. • Loc. adv. Tout d'une haleine ou, plus rare, d'une haleine, d'une seule haleine, sans reprendre son souffle, d'un seul trait. Il vida son verre tout d'une haleine. Réciter, débiter une tirade tout d'une haleine. Fig. Elle a écrit ces pages tout d'une haleine, sans s'interrompre. • En haleine, en bonne forme, bien entraîné. Tenir les soldats en haleine. Mettre ses chevaux en haleine. Il écrit un peu chaque jour pour se tenir en haleine. Fig. Tenir quelqu'un en haleine, tenir en suspens sa curiosité, sa crainte ou son espoir. Tenir un lecteur, un auditoire en haleine. En différant sa décision, il tient les concurrents en haleine. |