| FENDRE v. tr. et pron. (se conjugue comme Attendre). Xe siècle. Issu du latin findere, « fendre, ouvrir, séparer ». ★I. V. tr. ☆1. Diviser en long. Fendre du bois. Fendre une bûche avec un coin, une cognée. Fendre de l'ardoise. La foudre a fendu ce châtaignier. ☆2. Provoquer une ou plusieurs fentes ou fissures dans un corps, une matière, etc. D'un coup de sabre, il fendit la tête de son adversaire. La trop grande sècheresse fend la terre. Ces pierres ont été fendues par le gel. Expr. Geler à pierre fendre, geler très fort. • Fig. Ils me fendent la tête avec leurs cris. Expr. Crier, sangloter à fendre l'âme. Fendre le cœur, exciter une très vive compassion, faire beaucoup de peine. Ce spectacle lui fendait le cœur. Cela me fend le cœur de le voir partir. ☆3. Traverser une masse, un élément quelconque en en séparant les parties. Le soc de la charrue fend la terre. Le navire fendait les flots. Le nageur fendait l'eau à longues brasses. Une flèche fendit l'air. Par anal. Fendre la foule, s'y frayer un passage. ★II. V. pron. ☆1. Avec un sens passif. Être divisé en long. Ce bois se fend aisément. ☆2. Se fissurer, s'entrouvrir, se disjoindre. La glace se fendit sous ses pieds. Cette plaque de marbre s'est fendue en plusieurs endroits. Par anal. Lorsqu'ils sont bien mûrs, certains grains de raisin se fendent. Fig. Mon cœur se fend, est ému de compassion ou est brisé par le chagrin. Son cœur se fend à la pensée de ne plus la revoir. ☆3. Réfléchi indirect. Je me suis fendu la lèvre. Il s'est fendu le crâne en tombant. Expr. fig. et vulg. Se fendre la pipe, rire beaucoup, bien s'amuser. ☆4. ESCR. Attaquer vivement l'adversaire, en se lançant en avant et en retombant sur une jambe fléchie, l'autre jambe restant tendue en arrière. Fendez-vous ! ☆5. Vulg. Se fendre de, offrir avec une générosité inaccoutumée. Il s'est fendu de trois bouteilles de champagne. Sans complément indirect. Il ne s'est pas fendu ! il ne s'est pas montré bien généreux. |