FAILLIR v. intr. défectif
(s'emploie surtout à l'infinitif, au passé simple et dans des formes composées, où il se conjugue comme Assaillir ; les formes anciennes comme je faux, je faudrai, je faudrais sont désuètes, sauf il faut, il faudra, il faudrait, devenues par ailleurs formes de falloir). XI^e siècle. Issu du latin populaire *fallire, du latin classique fallere, « tromper, manquer à sa parole, faire défaut, manquer ».
☆1. Faire défaut, manquer. La mémoire lui a failli. Elle sentit son cœur faillir. Litt. Le cœur me faut, le cœur me manque, je défaille. Prov. Au bout de l'aune, faut le drap, voir Aune II.
☆2. Manquer à ses engagements, à son devoir. Faillir à une promesse. Faillir à sa parole, à sa mission. Je n'y faillirai pas. Absolt. Malgré tous les obstacles, il n'a jamais failli. • Par ext. Class. Faillir à quelqu'un, lui retirer l'appui, le soutien qu'on lui a promis. Il n'a jamais failli à ses amis. • Loc. adv. Sans faillir, sans faute, sans y manquer. Je viendrai vous voir sans faillir.
☆3. Litt. Tomber dans l'erreur, se méprendre. Les hommes les plus savants sont sujets à faillir.
☆4. Suivi d'un verbe à l'infinitif, sert à indiquer que l'action exprimée par ce verbe a été sur le point de se produire ou d'être accomplie. Tu as failli tomber. L'accident qui faillit nous arriver. Vous avez failli gagner. Il a failli être élu. « J'ai failli attendre ! » dit le roi.