| I. DÉ n. m. XIIe siècle. Peut-être du latin populaire *datum, au sens de « pion de jeu », participe passé neutre substantivé de dare, « donner », et aussi « jouer (un pion) ». ☆1. Petit cube d'os, d'ivoire, de bois, etc., dont chaque face est marquée d'un nombre de points, de un à six, ou de lettres, de figures, et qui sert à divers jeux de hasard. Jeu de dés. Jouer aux dés. Dé à jouer. Jeter les dés, les lancer à la main ou avec un cornet. Piper les dés, les préparer frauduleusement. Dé pipé, chargé d'un poids, afin qu'il retombe toujours sur la même face. Un coup de dés, le nombre de points que l'on amène en jetant une fois les dés. Un beau coup de dés. Par méton. Les dés, les différents jeux de dés. • Titre célèbre : Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, de Stéphane Mallarmé (1897). ☆2. Expr. fig. et fam. C'est un coup de dés ou de dé, une affaire dont le succès dépend du hasard. Jouer sa fortune sur un coup de dés, la risquer dans une entreprise hasardeuse. Lancer les dés, se décider, passer à l'action. Le dé en est jeté, les dés sont jetés, la décision, la résolution est prise, quoi qu'il puisse arriver. Les dés sont pipés, il y a tromperie, tricherie, l'affaire a été préparée et réglée de manière déloyale. Vieilli. À vous le dé, à vous de parler, de répondre, d'agir. Tenir le dé de la conversation, dominer la conversation, accaparer la parole. ☆3. Par anal. Objet ou dispositif rappelant la forme d'un dé. ARCHIT. Partie principale d'un piédestal, située entre la base et la corniche. Pierre de forme cubique surmontant le chapiteau d'une colonne et servant d'imposte. - BÂT. Pierre cubique placée sous les poteaux, les colonnes, pour les isoler du sol, les caler, etc. - MARINE. Dé de poulie ou dé de réa, petit bloc de cuivre ou de fonte que l'on fixe au centre des réas d'une poulie pour recevoir l'axe. - CUIS. Petit cube découpé dans un aliment. Couper en dés les légumes, la viande. Dés de jambon. |