DRÔLE adj. et n. m.
XV^e siècle, drolle, draule. Probablement emprunté du moyen néerlandais drolle, drol, « lutin, petit bonhomme », d'où « bon vivant ».

★I. Adj.
☆1. Qui provoque le rire ; qui est plaisant, comique. Comme il est drôle dans cet accoutrement ! Un chansonnier très drôle. Raconter des histoires drôles. Un mot drôle. Fam. Cette scène était d'un drôle ! Cette plaisanterie n'est pas drôle. Par litote. Ce n'est pas drôle, c'est désagréable, inconvenant, pénible. Vous n'êtes vraiment pas drôle ! Par antiphrase. Expr. pop. En voir de drôles, se heurter à de graves difficultés, affronter de dures épreuves. En faire voir de drôles à quelqu'un, lui faire subir toutes sortes d'avanies, le brimer.
☆2. Surprenant, anormal, inattendu, bizarre. C'est drôle : il n'est pas encore arrivé ! Il est tout drôle depuis quelque temps. Elle a l'air drôle. Se sentir drôle, tout drôle, ne pas se sentir dans son état habituel, se sentir mal à l'aise. Il s'est senti tout drôle après le repas. • Expr. fam. Un drôle de, une drôle de. Quelle drôle d'odeur ! Il a un drôle d'air. Faire une drôle de tête. J'ai fait un drôle de rêve. Il a toujours de drôles d'idées. Elle mène une drôle de vie. C'est un drôle de type, d'individu. Par ext. Avec une valeur intensive. Ce gaillard a une drôle de poigne. Elle a une drôle d'énergie. Avoir une drôle de patience. • HIST. La drôle de guerre, phase de la Seconde Guerre mondiale comprise entre la déclaration de la guerre à l'Allemagne, le 3 septembre 1939, et l'invasion de la France, le 10 mai 1940, appelée ainsi en raison de l'immobilité des troupes et de l'absence d'actions d'envergure.

★II. N. m.
☆1. Mauvais sujet, coquin. Vous êtes un drôle, un mauvais drôle, un méchant drôle. Au féminin. Une drôlesse.
☆2. Par affaibl., surtout en parlant d'un enfant. Personne dont il faut surveiller la conduite. Ce drôle n'a pas froid aux yeux. C'est un petit drôle bien éveillé.