DÉROBER v. tr. et pron.
XII^e siècle, desrober, « dépouiller, voler ». Dérivé de l'ancien français rober, « voler, enlever », du germanique *raubon, « voler, dérober, piller ».

★I. V. tr.
☆1. Enlever furtivement, voler. On lui a dérobé son sac, ses bijoux. Recéler des objets dérobés. Fig. et litt. Elle a fini par lui dérober son secret. Dérober à quelqu'un la gloire qui lui est due. Dérober un baiser, embrasser quelqu'un par surprise. AGRIC. Culture dérobée, qui permet de cultiver une plante dans les mois qui séparent la récolte principale des nouvelles semailles.
☆2. Cacher. Un mur lui dérobait la vue de la campagne. Un escalier dérobé, une porte dérobée, par lesquels on peut entrer et sortir sans être vu. Par ext. Litt. À mesure que le jour baisse, les objets se dérobent insensiblement à la vue, deviennent invisibles. VÈN. En parlant d'un chien. Dérober la voie, suivre la piste sans alerter la meute. • Expr. fig. et vieillie. Dérober sa marche, cacher les moyens dont on se sert pour parvenir à ses fins. C'est un homme habile à dérober sa marche.
☆3. Soustraire. Dérober un criminel à la justice.

★II. V. pron.
☆1. Se soustraire. Ils se sont, jusqu'à présent, dérobés à toutes les recherches. Se dérober à la vue, aux regards de quelqu'un. Se dérober aux coups de quelqu'un. Se dérober à une question gênante. Se dérober à une obligation, à ses devoirs, à ses engagements. Litt. Se dérober au monde.
☆2. Sans complément indirect. Refuser de faire ce qui est demandé, ce à quoi on est tenu. Quelque service qu'on lui demande, jamais il ne se dérobe. Spécialt. Échapper volontairement à une discussion, éluder une question. Quoi qu'on fasse, elle se dérobe toujours. En parlant d'un cheval. Refuser l'obstacle. À la dernière haie, son cheval s'est dérobé. En parlant des jambes d'une personne, des pattes d'un animal. Fléchir, vaciller. Ses genoux se dérobaient sous lui. • Par ext. Le sol se dérobait sous ses pieds, sous ses pas, lui semblait bouger, osciller, basculer.