DÉPASSER v. tr.
XII^e siècle, au sens 1 ; XVII^e siècle, au sens 2 ; XIX^e siècle, au sens 3. Dérivé de passer.
☆1. Passer devant en allant plus vite. Parti après moi, il m'a bientôt dépassé. Ce cheval est plus rapide, il les dépassera tous. Le conducteur du camion refusait de se laisser dépasser. Absolt. Il est interdit de dépasser dans la traversée de cette agglomération. • Fig. L'élève aura tôt fait de dépasser le maître. Être dépassé par les évènements, ne plus pouvoir les maîtriser. Cette théorie est dépassée, périmée. Une forme d'art complètement dépassée, démodée.
☆2. Aller au-delà de. Le train a déjà dépassé Dijon. Nous avons dépassé par mégarde le carrefour où nous devions tourner. Dépasser le but, les limites. Fig. Ne dépassez pas les instructions reçues. Dépasser ses pouvoirs. Vous dépassez les bornes, la mesure, vous exagérez. Les mots ont dépassé sa pensée. Le succès dépassa nos espérances, les prévisions les plus optimistes. Pron. Se dépasser, s'efforcer d'aller au-delà de ses limites. La volonté de se dépasser est commune au héros et au saint. PATHOL. Coma dépassé, voir Coma.
☆3. Excéder en longueur, en hauteur, en valeur, en durée, etc. Le toit de cette maison dépasse de beaucoup ceux des maisons voisines. Il dépasse son frère d'une tête. Elle a largement dépassé la trentaine. Le trajet ne dépasse pas une demi-heure. Il ne faut pas dépasser l'heure, la somme prévue, la vitesse autorisée. Il a dépassé de plusieurs jours le délai imparti. Fig. Cet effort dépasserait vos forces. La réalité dépasse la fiction. Cela dépasse l'imagination, l'entendement. Ce crime dépasse en horreur tout ce qu'on peut imaginer. Il dépasse en habileté tous ses rivaux. Fam. Cette nouvelle me dépasse, me déconcerte, me laisse incrédule. Cela me dépasse, je n'y comprends rien, ou bien je ne peux l'admettre. • Intranst. Un mouchoir, un journal dépassait de sa poche. Son jupon dépassait de sa robe ou, ellipt., dépassait.