| DÉFIER v. tr. et pron. (se conjugue comme Crier). XIe siècle, au sens de « renoncer à la foi jurée » et au sens 1 ; XVIe siècle, au sens 3. Dérivé de fier. ★I. V. tr. ☆1. FÉOD. Défier son seigneur, lui marquer que l'on rompt la foi jurée. Par ext. Provoquer quelqu'un au combat. Il défia son rival en combat singulier. ☆2. Auj. Provoquer quelqu'un à une lutte, à une compétition, à un jeu. Défier quelqu'un à la boxe, à la course, aux échecs. Ils se sont défiés au billard. Spécialt. Mettre quelqu'un en demeure de faire quelque chose en laissant entendre qu'on le croit incapable de réussir. Vous me menacez d'un procès, je vous en défie. Je le défie bien de se tirer de là. Prov. Il ne faut jamais défier un fou, il ne faut jamais inciter quelqu'un à commettre des extravagances. ☆3. Fig. Affronter quelqu'un, quelque chose ; tenir tête, s'opposer à une autorité. Défier quelqu'un du regard. Défier ses juges. Défier le pouvoir, l'opinion publique. Fig. Un prix qui défie toute concurrence. Un raisonnement qui défie toute logique. • Par ext. Braver un danger, lutter courageusement contre un malheur menaçant. Défier les tempêtes. Défier le sort, la mauvaise fortune. Défier la mort. Par anal. Un monument qui semble défier les siècles. ★II. V. pron. Se défier de, être en garde contre quelqu'un, contre quelque chose ; ne pas se fier à quelqu'un, à quelque chose. C'est un homme dont il faut se défier. Je me défierais de ces compliments. Spécialt. Se défier de soi-même, de ses propres forces, faire montre de prudence, avoir peu de confiance en soi, en ses capacités. |