| DÉFAIRE v. tr. (se conjugue comme Faire). XIe siècle, au sens de « abattre, tuer » ; XVe siècle, comme pronominal, « se séparer de quelqu'un ». Dérivé de faire. ☆1. Annuler par une action le résultat d'une action précédente. Pénélope défaisait, la nuit, l'ouvrage qu'elle avait fait le jour. Dieu qui fait et défait les empires. Prov. Ce que l'un fait, l'autre le défait. ☆2. Modifier l'état d'une chose de manière qu'elle ne soit plus ce qu'elle était. Défaire le nœud d'une cravate et, fam., défaire sa cravate, la dénouer. Défaire un paquet, l'ouvrir. Défaire une valise, en vider le contenu. Défaire un lit, en enlever les draps, les couvertures. Cette couture est défaite, s'est défaite, est décousue, s'est décousue. Défaire son gilet, son paletot, le déboutonner, l'ôter. • Fig. Défaire un contrat, un mariage, le rompre. ☆3. Litt. Vaincre, mettre en déroute. Défaire l'ennemi. Son armée fut complètement défaite. ☆4. Délivrer, débarrasser quelqu'un d'une personne, d'une chose. Défaites-moi de cet importun ! Permettez-moi de vous défaire de votre bagage. On a eu bien de la peine à le défaire de cette mauvaise prononciation. Surtout à la forme pronominale. Se défaire d'un sentiment, d'une opinion, d'un préjugé, s'en libérer. Se défaire d'une habitude, d'un vice, d'une passion. Se défaire d'une charge, d'une fonction, s'en démettre. Spécialt. Se défaire d'un employé, le congédier, le licencier. Se défaire d'un objet, cesser d'en avoir la charge ; s'en débarrasser en le vendant, en le donnant. Se défaire de sa voiture. Il cherche à se défaire de cette maison. Il ne veut pas s'en défaire. ☆5. VÈN. Découper pour la curée. Défaire un cerf. Expr. Défaire la voie, en parlant d'un chien, déjouer les feintes de l'animal de chasse. |