I. CARRIÈRE n. f.
XVI^e siècle, « espace où l'on fait courir les chevaux ». Emprunté de l'ancien provençal carriera, « rue », du latin populaire (via) carraria, « voie pour les chars », dérivé de carrus, « char ».
☆1. Vieilli. Espace fermé de barrières et disposé pour toutes sortes de courses, principalement pour les courses à cheval ou en char. Entrer dans la carrière. Parcourir la carrière. S'arrêter au milieu de la carrière. Aller jusqu'au bout de la carrière.
☆2. ÉQUIT. Anciennt. Grand manège découvert dans lequel on faisait manœuvrer des corps de cavalerie. Un exercice de carrière. Par anal. Étendue de terrain qui peut parcourir un cheval sans perdre haleine. Ce cheval, cette jument a bien fourni sa carrière, a bien fait sa course. • Auj. Expr. Donner carrière à un cheval, lui donner du champ, le laisser libre de courir, lui lâcher la bride. Fig. et litt. Donner carrière à quelqu'un, lui laisser pleine liberté d'agir. Donner carrière à sa fougue, à son imagination, à ses passions. Pron. Se donner carrière, se laisser emporter par l'envie qu'on a de dire ou de faire quelque chose. Vieilli. Se donner carrière aux dépens de quelqu'un, s'en amuser par des railleries. Spécialt. Le cours des astres. Le soleil commence, achève sa carrière. La carrière d'un jour, d'une année.
☆3. Par anal. Le cours de la vie active ; le temps pendant lequel on exerce un ou plusieurs emplois. Commencer, achever sa carrière. Une longue et brillante carrière. Être au terme de sa carrière. Sa carrière a été brisée. Une carrière pleine d'imprévus. Par méton. La profession, l'emploi qu'on exerce. Choisir une carrière. Une carrière encombrée, sans débouchés, sans avenir. La carrière des armes. Un militaire, un officier de carrière. Les carrières libérales. Faire carrière, occuper de hauts emplois. Absolt. La Carrière, la carrière diplomatique.