| PATTE n. f. XIIe siècle. Tiré de l'onomatopée *pat, imitant le bruit d'une main qui frappe ou d'un pied qui heurte le sol. ☆1. Chacun des membres ou appendices pairs des animaux, qui supportent le corps et servent à la locomotion et à la préhension. Les pattes d'un chat, d'un lièvre, d'un canard. Les pattes d'un crabe. Un animal bas, haut sur pattes. Un chien qui donne, qui tend la patte. Un chat qui donne des coups de patte. Un ours qui se dresse sur ses pattes. Les pattes avant ou antérieures, les pattes arrière ou postérieures d'un quadrupède. Les pattes sauteuses du criquet. Les pattes fouisseuses de la taupe, de la courtilière. Le labrador, la loutre, le castor ont les pattes palmées. Les Insectes possèdent six pattes, les Arachnides huit. Les scolopendres et les iules, couramment appelés millepattes, ont de 10 à 175 paires de pattes. La patte de lapin est considérée comme un porte-bonheur. On désigne traditionnellement la patte d'un cheval par le terme de jambe. • Titre célèbre : La Patte du chat, conte de Marcel Aymé (1943). • Loc. et expr. Lever la patte (fam.), en parlant d'un chien, uriner. Faire patte de velours, en parlant d'un chat, rentrer ses griffes, et, fig., en parlant d'une personne, se montrer caressant pour mieux nuire. Fig. Coup de patte, trait acéré que l'on décoche à quelqu'un de manière incidente. Pattes de mouche, voir Mouche. Mouton à cinq pattes, voir Mouton. Pantalon à pattes d'éléphant, dont les jambes s'élargissent à partir du genou et descendent très bas sur le pied. Pattes de lapin ou, simplement, pattes, favoris courts. Fam. Ça ne casse pas trois pattes à un canard, cela n'a rien d'extraordinaire. ☆2. Par ext. Fam. Main, pied ou jambe de l'homme. Ôtez vos pattes de là ! Bas les pattes ! Marcher à quatre pattes, en prenant appui sur les mains et sur les pieds ou les genoux. Être court sur pattes, avoir les jambes courtes. Il ne remue ni pied ni patte, il est parfaitement immobile. Se casser une patte. Tirer, traîner la patte, marcher avec difficulté et, fig., accomplir une tâche en manifestant beaucoup de mauvaise volonté. En avoir plein les pattes, être harassé de fatigue. Patte folle, voir Fou I. • Expr. fig. Avoir de la patte, un bon coup de patte, en parlant d'un artiste, avoir de l'habileté, de la virtuosité, du style. Reconnaître la patte d'un dessinateur, d'un écrivain. Graisser la patte à quelqu'un, voir Graisser. Montrer patte blanche, par allusion à la fable de La Fontaine « Le Loup, la Chèvre et le Chevreau », donner un signe de reconnaissance pour être admis quelque part. Retomber sur ses pattes, se tirer habilement d'embarras, rétablir une situation compromise. Tomber dans les pattes de quelqu'un, tomber sous sa dépendance, se mettre à sa merci. Tirer quelqu'un des pattes d'une personne, le soustraire à son pouvoir, à son emprise. Tirer dans les pattes de quelqu'un, chercher à lui nuire. Avoir un fil à la patte, voir Fil. Argot. Être fait aux pattes, capturé, arrêté. ☆3. Par anal. S'emploie pour désigner, dans certains domaines spécialisés, des objets dont la forme rappelle celle d'une patte d'animal. COUT. Patte de boutonnage ou, simplement, patte, petite bande d'étoffe fixée à un vêtement par une de ses extrémités et dont l'autre porte une boutonnière ou un bouton. Patte d'épaule, cousue sur l'épaule de certains vêtements en manière d'ornement, en particulier sur des uniformes pour recevoir les insignes de grade. – MAROQUINERIE. Languette de cuir qui sert d'attache, de fermeture. La patte d'un portefeuille, d'un agenda. – BÂT. Pièce métallique que l'on fiche dans du bois ou que l'on scelle dans du plâtre, pour fixer des boiseries, des huisseries, des tringles à rideaux, etc. Les pattes d'un miroir. – MARINE. Pattes d'une ancre, pièces triangulaires qui terminent les bras d'une ancre et servent à crocher le fond. – MUS. Petit instrument composé de cinq tire-lignes qui était utilisé pour tracer d'un seul geste toutes les lignes de la portée. |