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METTRE v. tr.
(je mets, tu mets, il met, nous mettons ; je mettais ; je mis ; je mettrai ; je mettrais ; mets, mettons ; que je mette ; que je misse ; mettant ; mis). Xe siècle. Issu du latin mittere, « envoyer, jeter, lancer » et « laisser aller, faire aller », puis, en bas latin, « placer, disposer en un endroit déterminé ». Mettre s'emploie pour évoquer de la manière la plus générale, et au moyen des compléments et des adverbes qui l'accompagnent, un changement de lieu, de situation ou d'état. Dans de nombreux cas, d'autres verbes, tels que placer, disposer, déposer, installer, ranger, etc., peuvent caractériser cette action avec plus de précision. • Mettre s'emploie, tant au propre qu'au figuré, dans un très grand nombre de locutions et d'expressions dont les diverses acceptions figurent aux entrées correspondantes.

I. Faire passer d'un lieu à un autre.
1. Placer en un lieu déterminé. Mettre son cheval dans l'écurie, ou à l'écurie, un oiseau dans une cage, ou en cage. Mettre un enfant dans son lit, au lit. On les avait mis à côté l'un de l'autre. Mettre un mort en terre. Pron. Se mettre au soleil, au coin du feu. Mettez-vous à côté de moi, en face de moi. Par ext. Mettre un enfant dans une école, à l'école, en pension, l'y faire entrer. Mettre en prison, au cachot. Expr. Mettre un enfant au monde, lui donner naissance. Mettre quelqu'un dehors, à la porte, le renvoyer. Mettre sur la voie, sur la piste. Mettre une personne sur la paille, la réduire à la misère, la ruiner. Fam. Mettre, se mettre dans de beaux draps, dans une situation embarrassante. • Mettre du foin dans le grenier, au grenier. Mettre du grain en sacs. Mettre une citation en marge, en tête d'un ouvrage. Mettre un plat au menu. Expr. fig. et fam. Mettre les petits plats dans les grands, voir Plat. Mettre les points sur les i, voir I. Fig. Il met sa fierté, son honneur à ne jamais s'avouer vaincu. Mettre quelqu'un sur un sujet (fam.), l'amener à en parler. Mettre devant le fait accompli. Mettre sous les yeux de quelqu'un.
2. Disposer sur un objet ou sur un être vivant, de manière adéquate, une chose qui a une fonction déterminée. Mettre une corde à un violon. Mettre une pièce à un habit déchiré. Mettre la baïonnette au canon. Mettre une bride, une selle à un cheval. Mettre du sel, des épices dans un plat, les y ajouter. • S'emploie particulièrement à propos des pièces d'habillement dont on revêt quelqu'un ou dont on se vêt. Mettre son manteau à un enfant. Mettre sa chemise, ses souliers, ses gants. (On dit de même : Mettre ses lunettes. Mettre du parfum.) Il ne met pas, il ne met jamais de chapeau. Expr. N'avoir rien à se mettre (par exag.), ne pas avoir les vêtements qui conviennent.

II. Faire passer d'une position, d'une situation à une autre, d'un état à un autre.
1. En plaçant dans une position déterminée, en disposant selon un certain ordre, selon un certain arrangement. Mettre d'aplomb, à l'endroit, à l'envers. Mettre les bras en croix, les mains en l'air. Mettez ces livres ensemble. Mettre un drapeau en berne. Mettre un satellite sur orbite. Mettre une pièce d'artillerie en batterie. Mettre sa montre à l'heure. Expr. Il ne peut plus mettre un pied devant l'autre, il est si fatigué qu'il ne peut marcher. Mettre bas, voir Bas I. Mettre bien, mettre mal ensemble, susciter l'entente ou la mésentente entre des personnes. Fig. Mettre en parallèle, en perspective. • Pron. Se mettre debout, à genoux, à plat ventre. Se mettre au garde-à-vous, prendre cette position. Expr. fig. Se mettre sur les rangs, entrer en concurrence avec d'autres personnes pour obtenir quelque chose. Se mettre en avant, chercher à se faire valoir. Ne savoir où se mettre, ne savoir quelle contenance prendre. • Fig. Pour marquer le rang, la place qu'on attribue, dans une série, à une personne ou à une chose. Mettre quelqu'un au rang de ses amis. Mettre au-dessus de tout. Mettre quelqu'un plus bas que terre.
2. En modifiant l'état, la situation d'une personne ou d'une chose. Mettre en morceaux, en pièces, en miettes. Mettre du linge en charpie. Mettre des marchandises en tas, en vrac. Mettre de la laine en écheveau. Mettre du blé en gerbes. Mettre une chambre en ordre. Spécialt. En parlant d'un mets que l'on accommode d'une certaine façon. Mettre un poulet en fricassée, un lièvre en civet. • On dit de même Mettre de l'ordre dans une chambre, mettre le feu à un bâtiment. Dans quelques locutions, Mettre a pour complément un substantif non précédé de l'article. Mettre fin à des abus. J'y mettrai bon ordre. • Dans cet emploi, Mettre forme, notamment avec les prépositions en et à, un très grand nombre de locutions ou d'expressions. Mettre quelqu'un en joie, en colère. Mettre en péril. Mettre en garde. Mettre en échec. Mettre en appétit. Mettre l'ennemi en fuite. Mettre en doute la parole de quelqu'un. Mettre une chose en état. Mettre un jugement en délibéré. Mettre en lumière, en évidence. Mettre un bien en vente. Mettre des paroles en musique. Mettre à l'épreuve. Se mettre à l'aise, à son aise. Mettre à mal. Mettre à mort. Mettre aux arrêts. Mettre au ban. Mettre à l'abri. Mettre ses menaces à exécution. Mettre un cheval au trot, au galop. Mettre un objet aux enchères. • Mettre de bonne humeur. Mettre dans l'embarras. Se mettre dans son tort. Mettre hors de combat. Mettre sous clé, sous séquestre. • Mettre sert en particulier à former un grand nombre d'expressions propres au vocabulaire de la marine. Mettre un navire à la mer, à flot, à la cape, en panne. Mettre les voiles dedans. Mettre toutes voiles dehors. Mettre le cap sur le port le plus proche. Absolt. Mettre à la voile. Mettre en panne.
3. Dans certaines expressions ou constructions, pour marquer le début d'un processus, le commencement d'une action. Mettre une machine en service. Mettre en mouvement. Mettre un barrage en eau. Mettre une terre en culture. Mettre une parcelle en blé, en seigle, y entreprendre la culture de ces céréales. Mettre en vigueur, en pratique. Mettre en marche la radio ou, ellipt. et fam., mettre la radio. • Suivi d'un verbe à l'infinitif. Mettre un plat à chauffer. Mettre du linge à sécher. • Pron. Se mettre à courir. Tout le monde s'est mis à rire, à crier. Se mettre en route, en chemin. Se mettre au travail, à l'ouvrage. Se mettre en grève. Je m'y mettrai incessamment. Impers. Il se mit à pleuvoir, à neiger. Expr. Se mettre de la partie, intervenir dans quelque affaire, participer à une action, une entreprise commune. Fam. Il est intarissable, quand il s'y met ! • On emploie parfois une simple indication de lieu. Se mettre à table, au piano, se mettre au volant, commencer à déjeuner, à jouer, à conduire.

III. Appliquer à un certain usage, faire servir à une certaine fin ; employer, consacrer. En parlant d'une somme d'argent. Il a mis plusieurs millions dans l'achat de cette propriété. Mettre des fonds dans une affaire. Il a mis une partie de sa fortune en titres. Ellipt. Mettre au jeu, déposer son enjeu. Expr. fam. Y mettre le prix, ne pas regarder à la dépense et, fig., engager toutes ses ressources, financières, physiques, morales pour le succès d'une entreprise (on dit aussi, pop., Y mettre le paquet). • En parlant du temps que l'on consacre à une activité. Mettre plusieurs heures pour effectuer un trajet. Mettre du temps à accomplir une tâche. Ne mettre qu'une minute à se décider. Fam. Il a réussi, mais il y a mis le temps, il y a passé beaucoup de temps. • En parlant de qualités, de dispositions morales. Mettre de la réserve, de la discrétion dans sa conduite. Mettre de la modération, de l'aigreur dans ses propos. Mettre de l'expression dans son chant. Il y met de la mauvaise volonté. Il met tout son zèle à vous servir. Expr. J'y mets du mien, il y met du sien, pour indiquer qu'on fait un effort, une concession, en gage de bonne volonté. Cela ne peut se faire que si chacun y met du sien.

IV. Emplois particuliers.
1. Pron. Se mettre, se vêtir, s'habiller. Se mettre avec recherche, avec élégance. Cet homme se met d'une façon négligée. Expr. fam. Se mettre sur son trente et un, revêtir ses plus beaux habits, ceux qu'on réserve aux jours de fête, de cérémonie. Au participe passé, adjt. Être bien, mal mis. Comme vous voilà mis ! • 2. Mettre que, à l'impératif, suivi de l'indicatif ou, plus souvent, du subjonctif, s'emploie familièrement pour marquer qu'on admet une chose à titre de simple hypothèse ou de concession, par esprit de conciliation. Mettons que ce soit vrai. Mettez que je n'aie rien dit. Mettons que vous ayez raison. Exclam. Mettons ! formule d'assentiment mêlée de scepticisme.
3. Loc. prép. (au participe passé). Mis à part ou, ellipt., À part, suivi d'un substantif, sans tenir compte de, abstraction faite de (reste invariable devant le nom). Mis à part quelques erreurs de détail, cette traduction est correcte. Toute plaisanterie mise à part... Cette question mise à part, l'affaire pourrait être réglée au plus tôt.