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GRIS, GRISE adj. et n.
XIIe siècle. Issu du francique *grîs, « gris ».

I. Adj.
1. Qui est d'une couleur où le blanc et le noir se mêlent en proportions variables et qui peut présenter diverses nuances. Du drap de couleur grise, du drap gris. Costume gris. Yeux gris, gris-bleu. Un chat gris. Un cheval gris, à la robe grise ou, subst., un gris. Ciel gris, nuages gris. Par méton. Jour gris. Temps gris. Advt. Il fait gris, le ciel est sombre et couvert. • Prov. La nuit, tous les chats sont gris, voir Chat. • Se dit de la nuance des cheveux, de la barbe, etc., lorsqu'ils perdent leur couleur sous l'effet de l'âge. Avoir les cheveux gris ou, par méton., la tête grise. Fam. Être tout gris, avoir les cheveux entièrement gris. • En parlant de certains êtres, de certaines choses que cette couleur distingue d'autres êtres ou choses comparables. Souris grise. Crevette grise. Ambre gris, voir Ambre. Carte grise, voir Carte. Papier gris, carton gris, fabriqué avec de vieux papiers, et de qualité inférieure. Bois gris, bois de chauffage qui n'a pas été écorcé. • Par méton. Sœurs grises, nom donné à des religieuses dont le costume est gris. Éminence grise, voir Éminence. Tabac gris, tabac ordinaire, présenté autrefois sous un emballage de papier gris. Fumer du tabac gris ou, ellipt. et subst., du gris. Un paquet de gris. • Spécialt. ANAT. Substance grise, substance des centres nerveux qui constitue notamment l'écorce cérébrale et la partie centrale de la moelle épinière. La substance grise contient les corps cellulaires des neurones dont les axones forment la substance blanche. Par ext. Matière grise, cellules grises, se dit familièrement en parlant du cerveau, pris comme siège de l'intelligence. Expr. fam. Faire travailler sa matière grise, réfléchir. - ŒNOL. Vin gris, vin blanc que l'on fait passer sur des marcs de vin rouge, ou vin de raisins noirs dont on arrête la fermentation quand la couleur a été jugée suffisante. Subst. Du gris de Toul, de Guérouane. Gris meunier, cépage de la vallée de la Loire ; le vin qu'il donne. - IMPRIMERIE. Lettre grise, lettre imprimée sans encre et dont le contour seul apparaît, de sorte qu'elle puisse être dorée ou coloriée manuellement.
2. Par anal. Qui est terne, sans éclat. Avoir le teint gris. Une lumière grise. Fig. Un style gris. Mener une existence grise, morne. Expr. Faire grise mine à quelqu'un, le traiter avec froideur, sans aménité.
3. Fam. Être gris, être pris de boisson, éméché. À la fin du repas, nous étions tous un peu gris.

II. N.
1. N. m. Désigne la couleur grise et ses diverses nuances. Cette étoffe tire sur le gris. S'habiller en gris, de gris. Un camaïeu de gris. Suivi d'un adjectif. Un gris clair, un gris foncé. Gris cendré, gris pommelé. Gris rosé, gris bleuté. Suivi d'un substantif permettant de caractériser une nuance. Gris de souris, gris de perle, gris de fer ou, simplement, gris souris, gris perle, gris fer. Une étoffe gris ardoise, gris anthracite. En composition. Gris-bleu, gris-vert. MINÉR. Gris perlé, variété de marbre gris des Pyrénées, tacheté de blanc nacré. • Petit-gris, Vert-de-gris, voir ces mots. • Spécialt. Ventre-saint-gris ! juron ancien.
2. N. f. Seulement dans l'expression vieillie et familière En voir de grises, éprouver de grandes difficultés, de grandes contrariétés. Il leur en fera voir de grises !