| ![]() ![]() ![]() ![]() GORGE n. f. XIIe siècle. Emprunté, par l'intermédiaire du latin populaire *gorga, « gorge », du latin classique gurges, « gouffre, abîme ; gosier ». ★I. Cavité intérieure du cou. ☆1. Gosier. Avoir la gorge irritée, avoir mal à la gorge. Mal de gorge, nom donné couramment à diverses inflammations des muqueuses de la gorge. Avoir la gorge sèche sous l'effet de la soif ou de l'anxiété. Avoir la gorge serrée, nouée par l'émotion. Cette odeur pique la gorge. Une fumée qui prend à la gorge, qui suffoque. S'éclaircir, se racler la gorge. • Chanter de la gorge. Voix de gorge, rire de gorge, aux sonorités profondes et gutturales. • Expr. Avoir un chat dans la gorge, voir Chat. Rire, crier, chanter à gorge déployée, à pleine gorge, de toute sa force, sans retenue. Faire rentrer à quelqu'un ses paroles dans la gorge, l'obliger à désavouer les propos offensants qu'il a tenus. • Spécialt. VÈN. Ce chien a une belle gorge, il a une voix forte, il donne bien de la voix. Un chien chiche de gorge. - FAUCONNERIE. Gorge chaude, se dit d'un animal vivant ou d'un cadavre encore chaud que l'on donne pour aliment aux oiseaux de proie. Expr. fig. Faire des gorges chaudes de quelqu'un, de quelque chose, faire sur son compte, à son propos, des plaisanteries plus ou moins malveillantes. Rendre gorge, restituer par force ce qu'on a pris ou acquis par des voies illicites. Le fisc lui a fait rendre gorge. ☆2. Par anal. Ouverture étroite, passage resserré. Arriver à la gorge d'un souterrain. La gorge d'une redoute, d'un bastion, son entrée. La gorge d'une cheminée, la partie du conduit située entre le foyer et l'avaloir et formant un étranglement. La gorge d'un vase. • GÉOGR. Vallée étroite, encaissée. Les gorges du Tarn, du Verdon. Gorge profonde, sauvage. ☆3. Spécialt. TECHN. Partie étroite et évidée d'une pièce ; cannelure, rainure. La gorge d'une poulie, la rainure semi-circulaire creusée sur sa circonférence et servant au passage d'un câble, d'une corde. Poulie à gorges multiples. - ARCHIT. Moulure concave à profil en arc de cercle. Les gorges d'une corniche, d'une boiserie. • Se dit aussi de la partie d'un objet, d'une pièce qui forme une entaille, une échancrure. La gorge d'un plat à barbe. La gorge d'une serrure, la pièce mobile qui, par l'action de la clef, immobilise ou libère le pêne dormant. ★II. Partie antérieure du cou de l'homme ou de l'animal. Prendre, serrer quelqu'un à la gorge. Couper, trancher la gorge à quelqu'un. Si vous n'apaisez pas leur querelle, ils se couperont la gorge, ils s'entretueront. Ces chiens se sont pris à la gorge. • Expr. fig. Tendre la gorge, se laisser vaincre sans combattre, sans opposer de résistance. Prendre, tenir quelqu'un à la gorge, le mettre dans un état, une position où il ne peut opposer aucune résistance. Tenir le pied sur la gorge à quelqu'un (vieilli), lui mettre le couteau sur la gorge ou sous la gorge, exercer sur lui une contrainte à laquelle il ne peut résister. Avoir le couteau sur la gorge. • Par ext. Désigne le cou et les seins d'une femme. Une gorge bien faite. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher, couvrir sa gorge. Soutien-gorge, voir ce mot. |