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DOS n. m.
XIe siècle. Du latin populaire *dossum, « dos », altération de dorsum, qui désignait surtout l'échine, la croupe des animaux.

I. Chez l'homme.
1. Face postérieure du tronc, entre la dernière vertèbre cervicale et la première lombaire. Un dos droit, un dos voûté. L'épine du dos, la colonne vertébrale. Être couché sur le dos. Dormir à plat dos, allongé sur le dos, la tête au niveau des épaules. Mettre sac au dos. Se promener les mains derrière le dos. Mains au dos ! ordre de croiser les mains derrière le dos. Par euphémisme. Fam. Le bas du dos, les fesses, le postérieur.
2. Locutions et expressions. • Avec la préposition à. À dos, derrière soi. Avoir l'ennemi à dos et, fig., se mettre quelqu'un à dos, s'en faire un ennemi. Faire porter, transporter une charge à dos d'homme ou d'hommes. Décharger un wagon à dos d'hommes. Sac à dos, sac qui se porte sur le dos. Dos à dos, dos contre dos. Fig. Renvoyer des adversaires dos à dos, refuser de se prononcer en faveur de l'un ou de l'autre. • Avec la préposition dans. Avoir, porter les cheveux dans le dos, avoir une chevelure qui tombe plus bas que les épaules. Mettre une robe décolletée dans le dos. Sentir quelqu'un dans son dos, pressentir derrière soi une présence menaçante ou désagréable. Fig. Tirer dans le dos de quelqu'un, chercher à lui nuire ; le trahir. Cela fait froid dans le dos, cela produit une grande frayeur et, par affaibl., une vive émotion. Fam. Passer la main dans le dos de quelqu'un, le flatter pour en tirer quelque avantage. • Avec la préposition de. De dos, du côté du dos, par opposition à De face. On l'a photographié de dos. Être attaqué de dos. • Avec la préposition derrière. Derrière le dos, derrière soi. Que caches-tu derrière ton dos ? Fig. Agir derrière le dos de quelqu'un, agir à son insu et souvent contre son intérêt (on dit aussi Agir dans le dos de quelqu'un). • Avec la préposition sur. N'avoir rien à se mettre sur le dos, n'avoir que des vêtements usagés ou passés de mode. N'avoir rien sur le dos, aller très légèrement vêtu. Mettre tout son argent sur son dos, dépenser en toilette tout ce que l'on gagne. Fig. et fam. Être sur le dos de quelqu'un, autrefois, vivre à ses dépens et, aujourd'hui, l'importuner en lui faisant subir une surveillance constante. Il est toujours sur mon dos. Faire fortune sur le dos des gens, s'enrichir à leurs dépens. Faire pénitence sur le dos d'autrui (vieilli), faire payer par un autre les fautes que l'on a commises. S'accorder, se réconcilier sur le dos de quelqu'un, se dit d'adversaires ou d'ennemis qui se réconcilient aux dépens d'une tierce personne, souvent étrangère au conflit qui les oppose. Mettre une erreur sur le dos de quelqu'un, lui en attribuer la responsabilité exclusive. Avoir une affaire sur le dos, en supporter le poids, le désagrément. Prendre une affaire sur son dos, en assumer, volontairement, toute la responsabilité. Soyez sans crainte, je prends tout sur mon dos. Se mettre des frais sur le dos, se charger de dépenses lourdes ou imprévues. Tomber sur le dos de quelqu'un, arriver à l'improviste et mal à propos. Il m'est tombé sur le dos sans crier gare. Se laisser tondre, manger la laine sur le dos, se laisser spolier, dépouiller par excès de gentillesse ou par naïveté. Casser du sucre sur le dos de quelqu'un, médire de lui. • Complément d'objet direct du verbe Avoir. Avoir le dos au mur, se battre le dos au mur, ne pas avoir la possibilité de reculer et, fig., se trouver placé dans une situation qui n'offre pas d'échappatoire. Avoir bon dos, supporter les moqueries ou les reproches avec patience ou, par ext., servir de prétexte facile ou de mauvaise excuse. Il ne se fâche jamais, il a vraiment bon dos. Il prétend que sa grippe l'empêche de travailler, mais la grippe a bon dos. Avoir le dos solide, avoir des ressources importantes, une situation bien assise qui permettent de supporter de lourdes dépenses. Avoir le dos large, assumer la responsabilité des erreurs commises par d'autres. Il prit tout sur lui : il avait le dos large. • Par ext. Pop. En avoir plein le dos, être excédé par quelqu'un ou par quelque chose. Ses leçons de morale, on en avait plein le dos ! on en avait assez. • Complément d'objet direct du verbe Tourner. Tourner le dos à quelqu'un, à quelque chose, être placé de façon à lui présenter le dos. Le chef d'orchestre tourne le dos à la salle. Fig. Partir, s'absenter. Dès qu'il a le dos tourné, dès qu'il n'est plus présent. Quitter brusquement un interlocuteur dans l'intention de l'offenser. Sans daigner nous saluer, il nous a tourné le dos. Cesser de fréquenter quelqu'un. En apprenant sa ruine, ses voisins lui ont tourné le dos. S'éloigner d'un endroit, aller dans la direction opposée. Nous tournions le dos à Paris. La mairie ? Mais vous lui tournez le dos ! Litt. Tourner le dos à la vérité. Tourner le dos aux honneurs, s'en détourner. Tourner le dos aux conventions, les ignorer. • Complément d'objet direct d'autres verbes. Courber, plier le dos, accepter sans protestation ce qui est imposé ; céder, se soumettre. Ils ont courbé le dos devant sa détermination. Le dos lui démange, voir Démanger. Montrer le dos à l'ennemi, refuser le combat et s'enfuir. Scier le dos à quelqu'un (pop. et vieilli), l'importuner constamment. Il me scie le dos, avec toutes ses histoires !

II. Chez les animaux, partie supérieure du corps, opposée à l'abdomen. Le dos d'un cheval, d'un chien. Le dos d'un poisson, d'un oiseau, d'un insecte. Faire une promenade à dos de mulet. Voyager à dos de chameau. En parlant d'un chat. Faire le gros dos, le dos rond, arquer le dos en raidissant les pattes. Fig. Supporter avec résignation une attaque, des injures, etc. Devant tant d'injustice, il a fait le dos rond. Spécialt. En dos d'âne, voir Âne. Bureau à dos d'âne ou en dos d'âne, voir Bureau.

III. Par anal. Ce qui, par sa destination, par sa forme ou par sa fonction, a un rapport avec le dos de l'homme ou de l'animal. Partie supérieure d'un membre, d'un organe. Le dos de la main s'oppose à la paume. Le dos du pied s'oppose à la plante. Le dos de la langue. Partie du vêtement qui couvre le dos. Le dos d'un manteau. Le dos plissé d'un corsage. Partie du siège sur laquelle le dos s'appuie, dossier. Le dos d'un fauteuil, d'une chaise. Côté opposé au fil d'un instrument tranchant. Le dos d'un couteau, d'un rasoir. Partie d'un livre unissant les plats, opposée à la tranche de gouttière. Un dos en maroquin. Un dos à nerfs. Le titre et le nom de l'auteur figurent sur le dos du livre. Côté d'une feuille, d'une gravure, qui n'est pas couvert de signes écrits ou imprimés. Inscrire une note au dos d'une page. Porter au dos d'une gravure le prix demandé. Inscrire la date au dos d'une photographie. Signer au dos d'un chèque, l'endosser. • Par ext. Le dos de la fourchette, le dos de la cuiller. Expr. pop. Il n'y va pas avec le dos de la cuiller, il agit sans mesure ni précautions, avec excès.