| I. CRAN n. m. XIe siècle, cren. Déverbal de crener, « entailler » (voir Créner). ☆1. Entaille pratiquée dans un corps dur pour accrocher ou arrêter quelque chose. Faire un cran. Hausser, baisser une crémaillère d'un cran. Remonter un rayon de bibliothèque de deux crans. Expr. fig. et fam. Monter, descendre d'un cran, passer d'un emploi ou d'un grade à l'emploi ou au grade immédiatement supérieur ou inférieur. Depuis dix ans qu'il est dans cette administration, il n'a pas monté d'un cran. Au lieu de lui donner de l'avancement, on l'a fait descendre d'un cran. Baisser d'un cran, de plusieurs crans, diminuer, s'altérer, s'affaiblir. Sa fortune, son crédit, sa santé a baissé d'un cran. ☆2. Spécialt. MÉCAN. Entaille pratiquée dans une pièce pour assurer la position d'une autre pièce. - SERRURERIE. Les crans d'une clef plate, les encoches qui lui donnent son profil particulier. - ARMES. Cran de sûreté, entaille pratiquée dans une arme à feu pour caler la gâchette et empêcher que le coup ne parte. Couteau à cran d'arrêt, muni d'un dispositif qui empêche la lame de se replier sur le manche. - BOURRELLERIE. Œillet pratiqué dans la longueur d'une courroie, d'une sangle, d'une ceinture, et où l'on introduit l'ardillon. Serrer, desserrer sa ceinture d'un cran. Expr. fig. Se serrer la ceinture d'un cran, être obligé de se priver ou de se restreindre. ☆3. Entaille destinée à servir de repère. ARMES. Cran de mire, entaille pratiquée dans le canon d'une arme à feu ou sur une pièce fixée au canon de cette arme, pour déterminer avec le guidon la ligne de visée. - TYPOGR. Petite cannelure faite sur un des côtés du corps de chaque lettre, pour que le compositeur puisse placer les caractères dans le sens convenable. Le côté du cran. - COUT. Entaille pratiquée sur le bord d'une pièce de tissu pour servir de repère lors de l'assemblage du vêtement. - COMMERCE. Vieilli. Encoche faite dans une planchette pour tenir le compte d'un client. ☆4. COIFFURE. Ondulation marquée dans une chevelure. Ses cheveux font, ont des crans. |