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COULEUR n. f.
XIe siècle. Du latin color, « couleur, teint du visage », et, au sens figuré, « aspect extérieur ».

I. Une des perceptions visuelles.
1. Sensation produite par les différentes longueurs d'onde de la lumière. Les couleurs du spectre. Les couleurs de l'arc-en-ciel, les sept couleurs principales observées lorsque la lumière solaire est décomposée par un prisme : le violet, l'indigo, le bleu, le vert, le jaune, l'orangé, le rouge. Couleurs complémentaires, voir Complémentaire.
2. Spécialt. Couleur se dit par opposition au blanc. Le linge de couleur ou, par méton., la couleur, les couleurs, par opposition au linge blanc ou, par méton., au blanc. Par opposition au noir. Un crayon de couleur. Par opposition au noir et blanc. Une photographie, un film en couleur, en couleurs. La télévision en couleurs. • Par anal. Un homme de couleur, qui n'appartient pas à la race blanche.
3. Employé avec un déterminant qui en précise la nuance. Avec un adjectif qui s'accorde. La couleur verte, la couleur bleue. Une couleur pure. Des couleurs criardes, crues, fanées, délavées, éteintes, chantantes, changeantes, chatoyantes. • Avec deux adjectifs ayant pris valeur de substantifs accolés, qui sont alors invariables. Une couleur gris-bleu, bleu-noir. • Avec un adjectif ayant pris valeur de substantif invariable, accompagné d'un adjectif. Une couleur gris clair, bleu foncé. • Avec un adjectif ayant pris valeur de substantif invariable, accompagné d'un nom. Une robe couleur bleu ciel, bleu Nattier, bleu turquoise, vert pomme, vert olive, vert Véronèse. Une couleur jaune citron, rouge pivoine, rose bonbon. Des cheveux couleur noir de jais. • Avec un nom en apposition, lui-même accompagné souvent d'un déterminant. La couleur abricot. Un corsage couleur jonquille, un coussin couleur pain brûlé. Des rideaux couleur lie-de-vin. Un ruban couleur bois de rose.
4. Expr. fig. Juger, parler de quelque chose comme un aveugle des couleurs, dans une totale ignorance du sujet. Couleur de rose, d'un optimisme naïf. Des pensées couleur de rose. Couleur du temps, d'une inconstance comparable à celle du temps. Une humeur couleur du temps. Fam. Ne pas voir la couleur de quelque chose, être privé d'un bien escompté ou promis. En voir de toutes les couleurs, connaître toutes sortes de mésaventures. En faire voir à quelqu'un de toutes les couleurs, lui causer toutes sortes d'ennuis, l'accabler d'humiliations et de mauvais procédés. On ne connaît pas la couleur de son argent ! il ne paie pas ses dettes. • Prov. Des goûts et des couleurs on ne discute pas, chacun est libre de ses préférences.

II. Substance dont on se sert pour colorer. Couleurs naturelles, artificielles, synthétiques. Couleurs minérales, végétales, animales. La fabrication des couleurs. Un marchand de couleurs, un droguiste.
1. PEINT. Couleurs à l'eau, à l'huile, à la colle, à l'œuf, à la cire. Une boîte de couleurs, un tube de couleur. Préparer, broyer ses couleurs. Étaler ses couleurs sur la palette. Coucher les couleurs, appliquer la couleur au pinceau, à la brosse, au pochoir. Adoucir, amortir, atténuer, aviver, éclaircir, rehausser, relever les couleurs. Couleur pure, non mélangée. Peindre à pleine couleur, la brosse très chargée et la couche de peinture très épaisse.
2. TEINTURERIE. Préparer un bain de couleur, pour y tremper un tissu afin d'en modifier la couleur. Ce bain est trop monté en couleur. Cette étoffe prend mal la couleur. L'air et le soleil mangent les couleurs.

III. La couleur comme manifestation d'un état physique ou moral.
1. Teint du visage comme manifestation de santé, de vigueur, ou comme signe d'émotion. Les vacances lui ont donné de belles couleurs. Il va mieux, il a repris des couleurs. À cette nouvelle, elle changea de couleur, elle pâlit sous l'effet de la surprise. Il perd ses couleurs, il s'étiole, il dépérit. Passer par toutes les couleurs, pâlir et rougir tour à tour. • Fig. L'affaire prend couleur, se dit d'une entreprise qui prend tournure, dont on commence à espérer un bon résultat. Un style sans couleur, terne et plat.
2. LITTÉRATURE. BX-ARTS. La tonalité affective d'une œuvre. L'histoire prend, dès les premières lignes, une couleur tragique. Ce récit présente une couleur comique, grotesque, mélodramatique. • L'ensemble des éléments descriptifs qui donnent à une œuvre un caractère pittoresque. Un récit haut en couleur, riche en expressions pittoresques, truculentes. Une symphonie, une évocation musicale, un ballet riche en couleurs. • Spécialt. Couleur locale, détails pittoresques, qui donnent l'image distinctive et vivante d'un pays, d'une région, ou encore d'une époque révolue. Le théâtre classique français, au XVIIe siècle, ignore la couleur locale. Les tableaux de Delacroix, les nouvelles de Mérimée, les œuvres musicales de Bizet sont riches en couleur locale.

IV. La couleur comme marque distinctive ou comme symbole.
1. Les couleurs du drapeau, qui symbolisent la nation. Les couleurs nationales. Les trois couleurs bleu, blanc, rouge ou, ellipt., les trois couleurs, le drapeau français. Envoyer les couleurs, hisser le drapeau national ou, à bord d'un bâtiment de combat, le pavillon. Le salut aux couleurs. Amener les couleurs, faire descendre le drapeau ou le pavillon le long du mât et, par ext., annoncer son intention de se rendre. Désemparé, le navire dut amener les couleurs.
2. HÉRALD. Les cinq couleurs de l'écu, d'azur, de gueules, de sinople, de sable, de pourpre. Couleur sur métal, métal sur couleur, voir Métal.
3. LITURG. CATHOL. Les cinq couleurs liturgiques, le blanc, le rouge, le vert, le violet, le noir. Canon des couleurs, ensemble des règles qui déterminent la couleur des vêtements liturgiques selon le moment de l'année, le service à célébrer. Les couleurs liturgiques ont valeur de symboles : le violet est la couleur des temps de pénitence.
4. JEUX. Dans un jeu de cartes, chacune des quatre marques distinguant les quatre familles qui le constituent : deux rouges, cœur et carreau, deux noires, pique et trèfle. Au bridge, on appelle couleurs majeures le pique et le cœur, couleurs mineures le carreau et le trèfle. Jouer à la couleur, ou jouer la couleur, par opposition à Jouer le sans atout. Chaque joueur doit, s'il le peut, fournir à la couleur, jouer une carte de la couleur qui est demandée. Annoncer une couleur, annoncer celle dont on voudrait faire l'atout et, fig., annoncer la couleur, ne pas craindre de déclarer, sans ambiguïté, ses intentions. À la roulette, jouer la couleur, miser, non sur un numéro, mais sur le rouge ou sur le noir.
5. La couleur comme emblème, comme signe d'appartenance à une personne, à un groupe, à un État. Porter les couleurs de sa dame, au Moyen Âge, lors d'un tournoi, arborer les couleurs d'une dame pour lui rendre hommage. Autrefois, les domestiques portaient les couleurs de leur maître, sa livrée. Porter les couleurs d'un équipage de chasse, d'une équipe sportive. Défendre, faire triompher les couleurs de son écurie, de son club. En Angleterre, la cravate d'un étudiant est aux couleurs de son université ou de son collège. Fig. Option politique. Ce journal a changé plusieurs fois de couleur.
6. La couleur comme symbole moral. Le symbolisme des couleurs varie selon les civilisations, les religions, les mythologies. Le blanc est la couleur de la pureté. Le noir est en Occident la couleur du deuil. Au Moyen Âge, le blanc était la couleur du deuil pour les reines de France.

V. Apparence que prennent les choses selon les circonstances ; impression qu'elles laissent. Dans sa lettre, il dépeint sa vie sous de riantes couleurs, sous de sombres couleurs. Ce témoignage fait prendre une autre couleur à votre affaire. On avait présenté cette situation sous de fausses couleurs, en déformant la vérité. Il est habile à se parer des couleurs de la vertu. Revêtir un mensonge des plus belles couleurs. • Loc. prép. Sous couleur de, sous prétexte de, avec l'apparence de. Il a ruiné son associé sous couleur de lui venir en aide.