| BRIDE n. f. XIIIe siècle. Emprunté du moyen haut allemand bridel, « rêne ». ☆1. Partie du harnais d'un cheval, d'un mulet, etc., servant à le conduire. La bride est composée de la têtière, du mors, des rênes. Mettre, passer la bride à un cheval. Par méton. Les rênes seules. Mener un cheval par la bride, le mener en tenant les rênes, sans le monter. Ce cheval a rompu sa bride, il a rompu ses rênes. Vieilli. La main de bride, la main gauche, qui tenait les rênes tandis que la droite tenait les armes. • Expr. Aller la bride à la main, la bride en main, mener son cheval par la bride dans un passage difficile et, fig., mener une affaire avec beaucoup de retenue et de circonspection. Serrer la bride, tenir la bride haute, la bride courte, la maintenir ferme en la tirant à soi et, fig., traiter quelqu'un avec fermeté, sans lui laisser de liberté. Tenir un cheval en bride, le maintenir, le réfréner et, fig., tenir quelqu'un en bride, surveiller sa conduite. Tenir en bride un sentiment, une passion (class.). Tenir la bride à un sentiment, à ses passions, les réfréner. Lâcher la bride à son cheval, lui laisser la bride sur le cou, le laisser aller librement, les rênes flottantes et, fig., laisser à quelqu'un la bride sur le cou, lui donner toute liberté d'agir à sa guise, sans contrôle. Lâcher la bride à ses passions, à ses instincts, à son imagination, leur laisser libre cours. Aller à bride abattue, à toute bride, au grand galop, en laissant toute la bride au cheval et, fig., Il partit annoncer la nouvelle à bride abattue, à toute vitesse, sans prudence. Tourner bride, faire demi-tour, en parlant d'un cavalier et, fig., rebrousser chemin ; modifier subitement une ligne de conduite, une attitude ; se rétracter. • Expr. proverbiale. Cet homme a plus besoin de bride que d'éperon, il a plus besoin d'être retenu que d'être excité. • Prov. Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, il fait bon demeurer maître de son bien, d'une affaire où l'on a intérêt. À cheval donné on ne regarde pas la bride, il ne faut pas critiquer ce qu'on reçoit en cadeau. ☆2. Par anal. PATHOL. Membrane fibreuse qui se forme à la suite d'une intervention chirurgicale ou d'une inflammation dans une cavité naturelle ou une plaie ; portion rétractée de la peau. - MARINE. Armature métallique consolidant la liaison de la quille et de l'étambot sur un navire en bois. - MODE. Cordon, ruban qui sert à retenir certaines coiffures, et que l'on passe ou que l'on noue sous le menton. Les brides d'un bonnet. La bride élastique d'un chapeau d'enfant. - COUT. Ensemble des points d'arrêt faits aux deux extrémités d'une ouverture en long, pour éviter qu'elle ne se déchire. Faire une bride à une boutonnière. Sorte de boutonnière formant une boucle de fil et dépassant le bord du vêtement. Des manches fermées au poignet par des boutons et de petites brides. Bande cousue sur une tunique d'uniforme pour maintenir l'épaulette. - BRODERIE. Attache de fils reliant les motifs d'une dentelle. - TEXTILE. Bride de chaîne, portion de fil de chaîne passant sur plusieurs duites voisines. Bride de trame, portion de fil de trame passant sur plusieurs fils de chaîne voisins. - CUIS. Ficelle fine qui maintient les membres d'une volaille ou d'une pièce de gibier qui doit être rôtie. - TECHN. Lien métallique qu'on serre sur un objet pour le consolider ou en maintenir unies les pièces. Poser une bride à une pièce de bois pour empêcher qu'elle n'éclate. Pièce métallique terminant un organe, une autre pièce, un tube, un tuyau, dont elle permet le raccordement à un autre élément. Bride à assembler bout à bout, à emboîter, à emmancher, à visser. (On dit aussi Collerette.) |