| BŒUF (au pluriel, f ne se prononce pas) n. m. et adj. XIIe siècle, buef. Du latin bovem, accusatif de bos, bovis. ★I. N. m. ☆1. Mammifère ruminant appartenant à la race bovine, mâle ou femelle, sauvage ou domestique, comme l'aurochs, le bison, le buffle, le yak, le zébu. Un troupeau de bœufs paissait dans la savane. ☆2. Mâle adulte de la famille des Bovidés, né du taureau et de la vache, châtré dès les premiers mois de sa vie, utilisé pour les travaux des champs ou élevé pour la boucherie. Un bœuf de labour. Un attelage de bœufs. Piquer les bœufs avec l'aiguillon. Mettre les bœufs sous le joug. Un char à bœufs. Mener les bœufs à l'abreuvoir. Le mugissement, le meuglement ou le beuglement des bœufs. Mettre des bœufs à l'engrais. Conduire les bœufs à l'abattoir. Un bœuf gras. De la viande de bœuf. Une langue de bœuf. Bœuf gras (jadis f ne se prononçait pas), gros bœuf somptueusement paré que les bouchers promenaient en grande pompe dans certaines villes pendant le carnaval. Le cortège du bœuf gras. • Spécialt. Nerf de bœuf, partie épaisse du ligament cervical et postérieur du bœuf, qu'on a fait sécher et qu'on utilise comme arme contondante. Il a été battu à coups de nerf de bœuf. Par ext. Se dit quelquefois pour Taureau. Des bœufs sauvages. Le bœuf Apis, dieu de l'ancienne Égypte représenté sous la forme d'un taureau, qu'on adorait à Memphis. • Titre célèbre : Le Bœuf écorché, tableau de Rembrandt (1655). ☆3. Par méton. BOUCHERIE. La chair de cet animal, de la vache ou du taureau, destinée à servir d'aliment. Un quartier, un morceau de bœuf. Filet de bœuf. - CUIS. Bœuf bouilli, rôti, grillé, braisé. Bouillon de bœuf. Bœuf en daube. Bœuf bourguignon, voir Bourguignon. Bœuf gros sel, bouilli et mangé avec du gros sel. Bœuf à la mode ou, ellipt., bœuf mode, piqué de lardons, cuit à l'étouffée, accompagné de carottes et assaisonné de divers condiments. Bœuf en miroton ou, ellipt., bœuf miroton, composé de tranches de bœuf qu'on assaisonne à l'oignon. ☆4. Fig. et fam. Par allusion à la taille et au poids de cet animal. Homme très corpulent. C'est un bœuf. Quel gros bœuf ! Expr. Souffler comme un bœuf, respirer bruyamment. Il est lourd comme un bœuf, son esprit est pesant. Donner un œuf pour avoir un bœuf, accorder un mince avantage pour obtenir un bénéfice bien plus grand. Prov. Qui vole un œuf vole un bœuf, de menus larcins conduisent à des vols plus importants. • Par allusion à la force de travail de cet animal. Homme qui travaille longtemps sans en éprouver trop de fatigue. C'est un bœuf pour le travail, un bœuf de labour. Expr. Mettre la charrue avant, devant les bœufs, commencer par où il conviendrait de finir. • Spécialt. Loc. Par allusion à une pièce de monnaie grecque frappée d'un bœuf. Avoir un bœuf sur la langue, taire, par intérêt, ce que l'on sait, avoir été soudoyé pour garder le silence. ★II. Adj. inv. Pop. Énorme, considérable. Cette phrase fera un effet bœuf. Il a obtenu un succès bœuf. |