| AVALER v. tr. XIe siècle, comme intransitif, au sens (vieilli) de « descendre » ; XIIe siècle, comme transitif, « faire descendre par le gosier ». Dérivé d'aval I. ☆1. Class. Abaisser, faire descendre. Avaler un tonneau de vin dans sa cave. Intranst. Suivre le courant d'une rivière. La barque va en avalant. Pron. Être affaissé, descendre trop bas. Le ventre de cette jument s'avale. ☆2. Faire descendre par le gosier, dans l'estomac ; déglutir. Avaler un bouillon. Avaler un cachet. Avaler une bouchée. J'ai avalé une arête. Avaler sa salive. Avaler tout rond, sans mâcher. Avaler de travers, par maladresse ou précipitation, faire entrer un liquide ou un aliment dans la trachée au lieu de l'œsophage. Par anal. Avaler la fumée d'une cigarette, l'inhaler. Par ext. Fam. Manger rapidement ; absorber. J'ai eu tout juste le temps d'avaler un sandwich. • Expr. Il avalerait la mer et les poissons, il a grand soif, un appétit insatiable et, fig., il est très avide de richesses. Vouloir tout avaler, entreprendre trop et sans réfléchir aux difficultés. Fam. Il était si furieux qu'il a failli m'avaler tout cru. • Fig. Avaler des romans policiers. Avaler des kilomètres, rouler longuement et sans jouir du paysage. Avaler ses larmes, les retenir (on dit plutôt ravaler ses larmes). Avaler sa langue, retenir les paroles qu'on avait envie de prononcer. Avaler ses mots, les prononcer de façon peu distincte. On dirait qu'il a avalé sa canne, son parapluie, son sabre, son maintien est raide, guindé. ☆3. Fig. et fam. Accepter, supporter sans mot dire. Avaler un outrage. Surtout dans des expressions. Avaler le morceau, avaler la pilule, supporter avec résignation quelque chose de désagréable. La pilule fut dure à avaler. Avaler des couleuvres, supporter des chagrins, des humiliations sans se plaindre. Ses enfants lui auront fait avaler bien des couleuvres ! Par ext. Croire. Il avale tout ce qu'on lui raconte. Tu ne me feras pas avaler cette histoire. Ce que vous me dites là est plutôt dur à avaler. |